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Biographie de la reine Fabiola

La reine Fabiola est décédée ce vendredi au Château du Stuyvenberg, à Bruxelles, à l’âge de 86 ans. Elle était la veuve du roi Baudouin, qu’elle avait épousé le 15 décembre 1960, à 32 ans, devenant ainsi la cinquième reine des Belges.

Dona Fabiola, Fernanda, Maria de las Victorias, Antonia, Adelaïda de Mora y Aragon est née à Madrid le 11 juin 1928. D’une famille aisée de sept enfants, Dona Fabiola était la troisième fille de Don Gonzalo de Mora y Fernandez, Riera del Olmo, comte de Mora, marquis de Casa Riera et de Dona Blanca de Aragon y Carrillo de Albornoz, Barroeta-Aldamar y Elio. Son parrain était son oncle, le vicomte Paiguera et sa marraine était la reine Victoria d’Espagne, épouse d’Alphonse XIII.

Dès sa prime jeunesse, elle se passionne pour le social et la culture. Après avoir suivi des cours à l’école de l’Assomption de Ciamartin, dans les faubourgs de Madrid, elle travaille comme infirmière à l’hôpital militaire de la ville. Plus tard, cet engagement social se traduirait aussi, notamment, par la création au Palais d’un secrétariat social chargé de répondre aux nombreuses demandes d’aide.

Douée pour les langues (espagnol, français, néerlandais, anglais, allemand et italien), la jeune Fabiola a aussi un bon coup de pinceau, une passion pour la musique et un goût pour la littérature. En 1961, elle publie « Les douze contes merveilleux », un livre destiné aux enfants, qui remporte un certain succès en Espagne.

La souveraine, qui aurait tant aimé devenir mère et offrir une descendance directe au roi Baudouin, adorait les enfants. Tout au long de sa vie, elle s’est engagée en faveur de la jeunesse et de l’enfance.

A travers la Fondation Nationale Reine Fabiola pour la Santé Mentale, par exemple, elle a soutenu les actions en faveur des handicapés mentaux, tout comme elle appuya des programmes d’étude visant la prévention et le traitement de la dyslexie chez de jeunes enfants au travers de l’asbl « Les oeuvres de la Reine Fabiola ».

La Reine a aussi donné son nom à l’Hôpital Universitaire des Enfants, ainsi qu’aux « Villages » accueillant des handicapés mentaux et à plusieurs établissements scolaires.

Son engagement social l’a aussi amenée à présider, en 1992, le Sommet sur le Progrès économique des Femmes rurales. Elle siège ensuite au Comité Directeur International de cette instance (CDI), qui réunit les épouses de chefs d’Etat d’une vingtaine de pays, dont elle se retire en 2000, invoquant son âge.

En septembre 1993, à la suite du décès de son époux, elle avait aussi accepté la présidence de la Fondation Roi Baudouin, visant à favoriser un développement harmonieux de la société belge, principalement de ses classes les plus défavorisées.

Dès 1965, après le décès de la reine Elisabeth, elle avait aussi pris sous sa Haute Protection, le célèbre concours musical international Reine Elisabeth de Belgique, dont elle a assuré la présidence d’honneur jusque fin 2013. Elle avait alors demandé à être relevée de ses obligations, après avoir assisté en juin au concert des lauréats du concours de piano 2013.

Après la mort de Baudouin, Fabiola est restée présente dans le paysage belge aux côtés de la famille royale, s’installant en 1998 au Stuyvenberg. En 2003, alors qu’elle fête ses 75 ans, elle transmet aux Belges une lettre ouverte à l’occasion du dixième anniversaire de la disparition de son époux, voulue comme un véritable message d’amour et d’espoir.

L’année 2009 s’ouvre pour la Reine sur des ennuis de santé de plus en plus sérieux. Le 8 janvier, elle est hospitalisée au CHU de Liège pour une opération de la thyroïde sous hypnose. A peine sortie, elle est à nouveau hospitalisée quelques jours plus tard, à Bruxelles cette fois, pour une broncho-pneumonie. Elle ne sortirait que le 20 février de la Clinique Saint-Jean.

Le 21 juillet 2009, la Reine assiste encore au défilé à l’occasion de la Fête nationale, malgré plusieurs lettres de menaces visant directement sa personne qui avaient été adressées à la presse durant les mois de mai et juin. L’auteur disait vouloir tuer Fabiola à l’aide d’une arbalète. La Reine fait alors étalage de son sens de l’humour en apparaissant à la tribune officielle une pomme à la main, en référence à Guillaume Tell. Trois autres vaines lettres de menaces seront encore adressées aux médias en 2010 et 2011.

Les dernières années de la vie publique de Fabiola sont aussi marquées par une polémique autour de sa succession. Début 2013, la presse révèle qu’elle a constitué une fondation privée, « Fons Pereos », visant notamment à soutenir les neveux et nièces directs et biologique de la veuve du roi Baudouin en réduisant les droits de succession. Face au tollé suscité par cette annonce, la fondation est dissoute fin janvier.

Au passage, Fabiola voit aussi sa dotation sérieusement rabotée, une première fois, de 1,4 millions d’euros par an à 923.000 euros, puis une seconde fois, dans le cadre d’une réforme globale des dotations, à 461.000 euros.

A l’été 2013, la presse révèle que des actifs de la fondation « Fons Pereos » ont été transférés à une autre fondation, « Astrida », instituée par le roi Baudouin au bénéfice de ses neveux et nièces. Légale, la manoeuvre aurait pour but de réduire les droits de succession sur la villa Astrida, ancienne demeure de vacances du couple royal à Motril (Espagne). Elle permettrait aussi de céder le domaine d’Opgrimbie, maison de campagne de Baudouin et Fabiola, située dans le Limbourg. Interrogé à la Chambre sur ce sujet, le Premier ministre Elio Di Rupo avait fait part d' »un réel malaise à l’égard de ces épisodes à répétition ».

La dernière apparition publique de la reine remonte à la messe de commémoration donnée fin juillet 2013 à la crypte royale, à l’occasion du 20e anniversaire du décès du roi Baudouin. Elle n’avait pas assisté à cette messe annuelle – pour la première fois depuis le décès de son mari – le 31 juillet dernier.

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