Bernardi Roig : Pierrot le fou pas mort

Le Vif

L’allusion dans le titre de l’oeuvre au film que Jean-Luc Godard tourne en 1965 avec Jean Paul Belmondo invite à s’interroger sur ce personnage blanchi des pieds à la tête, le pantalon dégrafé et le ventre flasque.

L’artiste espagnol Bernardi Roig réclame aussi la liberté en cavale et le bonheur volé aux conventions. Son enfance a baigné dans la bourgeoisie consentante, soumise voire honorée d’être dirigée par un dictateur aux convictions conformes à l’ordre et à la foi. Sa jeunesse dans l’Espagne libérée lui donne des ailes. Alors, il les regarde ces « vieux » érigés par lui en statues. Il leur donne des poses, les place sur échasses ou contre un mur. Ici, il a ébloui son personnage comme jamais, le couvrant jusqu’à l’étouffer d’un sac de lumière. Et l’anti-héros demeure, un verre de lait à la main. Roig voici peu dans le Parc de Boitsfort, avait mis en scène d’autres hommes blancs en référence cette fois à Blow-up d’Antonioni. Ses oeuvres jouent donc l’art des références, voire des citations. Pierrot le Fou citait Rimbaud, Céline et même Nicolas de Stael. Roig en revient quant à lui vers le cinéma (on pourrait aussi évoquer les stratégies d’un Bunuel), la littérature (Balzac et le chef d’oeuvre inconnu) et surtout Marcel Duchamp (dans sa façon d’user des métaphores comme d’une mécanique à penser). Pour monter l’exposition, il a fallu seulement faire appel à une demi douzaine de collectionneurs belges …

Guy Gilsoul La Louvière, Musée Ianchelevici. 21 Place communale. Jusqu’au 26 mai. Du Ma au Ve de 11 à 17 heures. SA et Di de 14 à 18 heures. www.musee.ianchelevici.be

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