© Belga

Bernard Wesphael n’est plus accusé d’assassinat, mais bien de meurtre

Le parquet de Flandre occidentale (section Bruges) demandera le 11 mars à la chambre du conseil le renvoi de Bernard Wesphael (56 ans) devant la chambre des mises en accusation de Gand pour le meurtre de son épouse Véronique Pirotton. Durant l’enquête, les faits avaient dans un premier temps été qualifiés d’assassinat, impliquant la préméditation des faits.

Bernard Wesphael et sa femme séjournaient dans un hôtel à Ostende le 31 octobre 2013 lorsque, selon l’ex-député, ils se sont disputés et en sont brièvement venus aux mains. Le co-fondateur d’Ecolo puis du Mouvement de Gauche serait ensuite parti dormir dans la chambre et aurait trouvé à son réveil sa femme morte dans la salle de bains.

D’après lui, il s’agit d’un suicide, une thèse qui ne tient pas la route pour le parquet. Les contre-experts de la défense estiment toutefois que les premiers rapports réalisés ne prennent pas suffisamment en compte l’effet de la combinaison des médicaments et de l’alcool retrouvés dans le corps de la victime.

Le 26 août 2014, après près de 10 mois de détention préventive, Bernard Wesphael a été libéré sous conditions par la chambre des mises en accusation de Gand. Devant la chambre des mises, la défense pourra demander le renvoi devant une cour d’assises francophone.

« Triste que les victimes apprennent tout par voie de presse »

Philippe Moureau, l’avocat des parties civiles dans le cadre de l’enquête relative à la mort de Véronique Pirotton, a déploré que la famille de la victime apprenne une nouvelle fois l’évolution du dossier par voie de presse. Le parquet de Flandre occidentale demandera le 11 mars à la chambre du conseil le renvoi de Bernard Wesphael devant la chambre des mises en accusation de Gand pour meurtre, et non plus pour assassinat.

La famille de Véronique Pirotton a une nouvelle fois été mise au courant des derniers éléments de l’enquête via la presse, regrette Me Moureau. Cela fut déjà le cas notamment pour la libération conditionnelle de M. Wesphael. « Humainement, c’est dommage, même s’il est vrai que la loi ne prévoit rien pour cela », commente-t-il.

Le conseil ne désire pas commenter à ce stade la demande de requalification du parquet d’assassinat en meurtre. « La chambre du conseil et la chambre des mises en accusation pourraient ne pas suivre cet avis. Nous attendons de prendre connaissance du réquisitoire du parquet et des nouveaux éléments de l’enquête pour nous prononcer. »

Philippe Moureau a par ailleurs indiqué que les parties civiles ne s’opposeraient pas à un éventuel renvoi devant une cours d’assises francophone, la famille de Mme Pirotton étant elle-même francophone.

Me Jean-Philippe Mayence, avocat de Bernard Wesphael, n’était quant à lui pas joignable vendredi soir par téléphone.

Véronique Pirotton est morte le 31 octobre 2013 alors qu’elle partageait une chambre d’hôtel avec le co-fondateur d’Ecolo et du Mouvement de Gauche Bernard Wesphael. Le suspect a déclaré qu’il s’était disputé avec sa femme avant qu’il ne décide de se reposer tandis que son épouse prenait un bain. Il affirme avoir découvert son corps sans vie lorsqu’il s’est réveillé. Selon lui, il s’agirait d’un suicide. Le parquet estime quant à lui que cette version ne tient pas la route et soutient que M. Wesphael a tué son épouse.

Contenu partenaire