Bernard Wesphael © BELGA

Bernard Wesphael: « Je pense d’abord à Véronique »

« Je pense d’abord à Véronique, parce qu’elle n’est plus là et que c’est dur », a déclaré, très ému, Bernard Wesphael après avoir été acquitté du meurtre de son épouse par la cour d’assises du Hainaut. L’ex-député wallon a été escorté par son avocat et la sécurité pour sortir du bâtiment, où sa première réaction a été de retrouver sa fille, Saphia.

« Je pense aussi à Victor, que je considérais comme mon enfant. Je veux lui dire que je l’aime. Si un jour, il peut admettre que je ne suis pas l’auteur de cet acte, et je pense que ça a été prouvé aujourd’hui, qu’est-ce ça me ferait plaisir de le retrouver, de le serrer dans mes bras », a-t-il ajouté. « Le parquet de Bruges a tout fait pour essayer de convaincre l’opinion publique que j’étais un salaud, un assassin ou un homme capable de poser ce genre de geste. Aujourd’hui, on voit bien que je suis un homme libre et respectueux des autres. » « Je vais essayer de me reconstruire », conclut Bernard Wesphael. « Heureusement, je suis entouré, j’ai des amitiés fortes. »

« On ne commente pas une décision judiciaire »

« On ne commente pas une décision judiciaire », a déclaré Me Moureau, avocat de la famille de Véronique Pirotton, en quittant le bâtiment des cours de Justice à Mons, où s’est tenu durant 12 jours le procès de Bernard Wesphael. L’ex-député wallon a été acquitté jeudi après-midi par la cour d’assises du meurtre de son épouse, décédée le 31 octobre 2013 à Ostende.

Mes Moureau et Smessaert ont quitté les lieux vers 17h00, tout comme les proches de la victime, qui n’ont pas emprunté la sortie principale du bâtiment.

La cour d’assises du Hainaut a prononcé, jeudi, l’acquittement de Bernard Wesphael qui était accusé du meurtre de Véronique Pirotton. Le jury, réuni avec la cour en collège, a estimé qu’un doute raisonnable existait et qu’il devait bénéficier à l’accusé, malgré la présence d’éléments troublants. Sur le banc des parties civiles, Nadine Pirotton n’a pas pu retenir ses larmes alors que l’accusé a chaleureusement embrassé ses avocats.

« Un doute raisonnable doit profiter à l’accusé »

A la seule question de culpabilité, le jury a répondu « non » malgré la présence d’éléments troublants : la position du corps de la victime, l’existence et l’emplacement du sac en plastique, la présence de nombreux hématomes et de lésions sur le corps de la victime, les bruits entendus par de nombreux voisins et l’attitude de Bernard Wesphael tout de suite après les faits.

Pour le jury, l’enquête et les éléments développés lors des débats ne permettent pas d’établir la culpabilité de Bernard Wesphael. Le jury relève l’absence de vérification aboutie de certains indices, « le caractère incomplet des éléments présentés par l’accusation qui ne permettent pas de valider la thèse de l’étouffement par la présence traces de fibres et de traces biologiques retrouvées à différents endroits ».

Le jury relève aussi que le coussin vert resté sur le lit présente aussi des traces de salive de la victime. Le jury estime que l’effet des médicaments absorbés et les manipulations de réanimation peuvent expliquer les traces relevées lors de l’autopsie. Enfin, le jury retient que tous les experts et les conseillers techniques sont unanimes quant au fait de l’intoxication alcoolo-médicamenteuse ne peut pas être exclue. « Un doute raisonnable doit profiter à l’accusé », conclut l’arrêt de culpabilité.

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