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Bernard Wesphael a été libéré sous conditions

Le Vif

La chambre des mises en accusation de Gand a décidé, mardi soir, de libérer sous conditions l’ancien député wallon Bernard Wesphael. Aucun appel contre cette décision n’est possible.

Inculpé de l’assassinat de sa femme Véronique Pirotton, l’homme politique, qui est en détention préventive depuis novembre 2013, pourra quitter la prison immédiatement mardi soir.

Bernard Wesphael se trouvait avec sa compagne dans un hôtel d’Ostende le 31 octobre 2013 lorsque, d’après le co-fondateur d’Ecolo, le couple s’est disputé, ce qui a conduit à une courte échauffourée.

L’ex-parlementaire wallon s’est ensuite mis au lit avant de retrouver sa partenaire sans vie dans la salle de bain, a-t-il raconté. Le Liégeois est convaincu que Véronique Pirotton s’est suicidée. Mais le parquet ne croit pas à cette version.

Il y a deux semaines, la chambre du conseil de Bruges avait prolongé de trois mois la détention de l’homme de 55 ans, mais la défense avait interjeté appel à l’encontre de cette décision. Devant la chambre des mises en accusation de Gand, l’avocat Tom Bauwens a à nouveau demandé la libération sous conditions de son client. Les conseillers ont finalement décidé mardi de permettre à Bernard Wesphael de quitter la prison, en attendant son procès.

La défense avait demandé que l’intéressé puisse bénéficier d’une libération sous bracelet électronique mais la chambre des mises en accusation n’a pas suivi cette requête, imposant d’autres conditions à Bernard Wesphael. Celui-ci ne pourra ainsi pas entrer en contact avec la famille de la victime ni parler au médias, et il devra rester à la disposition de la justice, a précisé le parquet-général.

La chambre des mises en accusation devra encore se prononcer sur le renvoi de Bernard Wesphael devant la cour d’assises, lorsque l’enquête aura été clôturée. L’affaire pourrait alors être transférée devant une cour d’assises francophone.

« Cette décision ne signifie pas qu’il est innocent »

« Ce n’est pas rare qu’un homme en attente de son procès en assises soit libéré », rappelle mardi Philippe Moureau, l’avocat de la famille Pirotton. En début de soirée, la chambre des mises en accusation de Gand a décidé de libérer sous conditions l’ancien député wallon Bernard Wesphael, décision contre laquelle aucun appel n’est possible.

« Ce n’est pas rare qu’un homme en attente de son procès en assises soit libéré »

« Cette décision ne veut évidemment pas dire que Bernard Wesphael est innocent, mais uniquement que sa détention n’est pas nécessaire d’après la chambre des mises en accusation », insiste l’avocat. S’il n’a pas encore pu consulter la décision judiciaire, Philippe Moureau s’interroge tout de même sur l’opportunité de renvoyer l’inculpé à son domicile, qui est aussi l’ancien domicile de Véronique Pirotton et celui de son fils.

« Une immense satisfaction, avant le prochain combat »

« Je ressens une immense satisfaction, c’est une première victoire », a déclaré mardi Jean-Philippe Mayence, l’un des avocats de Bernard Wesphael. « Mais la vraie victoire sera celle de la reconnaissance de l’innocence de mon client », a-t-il poursuivi. En début de soirée, la chambre des mises en accusation de Gand a décidé de libérer sous conditions l’ancien député wallon Bernard Wesphael, décision contre laquelle aucun appel n’est possible.

« Je ne boude pas mon plaisir, celui d’avoir pu annoncer la nouvelle à Bernard Wesphael et à sa fille. Comme vous pouvez l’imaginer, des liens d’amitié se sont créés avec le temps », se réjouit Me Mayence. L’avocat suppose qu’il ne connaîtra jamais les véritables motivations des conseillers de la chambre des mises en accusation de Gand, « mais le fait que ce soient des personnes qui disposaient d’un regard neuf sur l’affaire a pu jouer ». Bernard Wesphael quittera la prison mardi soir pour un lieu que ses avocats ne souhaitent pas divulguer. Libéré sous conditions, l’ex-parlementaire ne pourra pas entrer en contact avec la famille de la victime ni parler au médias, et il devra rester à la disposition de la justice dans l’attente de son procès, a fait savoir le parquet général. « Notre client devra aussi rester dans un lieu de résidence déterminé et ne pas quitter le pays sans autorisation du juge d’instruction », ajoute Tom Bauwens, l’autre avocat de Bernard Wesphael, qui précise que ce sont là des conditions classiques. « Nous avions plaidé pour une surveillance électronique, mais la chambre des mises a décidé que ce n’était pas nécessaire. Nous sommes enfin suivis dans notre argumentation », exulte le juriste.

Bernard Wesphael a quitter la prison tard dans la soirée de mardi.

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