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Ben Weyts (N-VA) : « Si vous avez peur du changement, vous devez avoir peur »

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Le numéro deux de la N-VA explique le projet nationaliste pour 2014. Il s’indigne des attaques des partis traditionnels. Et ne voit pas pourquoi on remet en question le caractère incontournable de son parti. « Le vainqueur des élections a l’initiative, point ! »

Ben Weyts est présenté comme le successeur potentiel de Bart De Wever à la tête de la N-VA après les élections de 2014. Interview sans tabous.

Le Vif/L’Express : Tout le monde attend votre positionnement pour le multi-scrutin très important de 2014… Est-ce le moment de vérité pour votre parti ?

Il est évident que cette campagne sera très difficile. J’ai l’impression que les partis traditionnels se rendent compte qu’ils sont dans une position compliquée, ils acceptent leurs pertes en termes comptables mais tentent surtout d’éviter une nouvelle progression de la N-VA en effrayant la population. Sur la base de contre-vérités voire de mensonges.

Même le CD&V prend ses distances avec vous…

Je constate que plusieurs partis participent à ce système qui vise à nous diaboliser, oui. Nous, nous préparons concrètement à ce qui sera l’enjeu principal de cette élection : le confédéralisme. Une notion que l’on retrouve d’ailleurs dans le programme du CD&V et de l’Open VLD. Si les élections sont, telles qu’on les présente, un moment-clé pour réaliser son programme, alors nous espérons que nous ne serons pas les seuls à défendre cela.

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?

Pour nous, c’est la même définition que pour le CD&V et l’Open VLD : les francophones et les Flamands doivent pouvoir résoudre leurs propres problèmes avec leurs propres solutions et leurs propres responsabilités. C’est cela la logique.

En d’autres termes : des gouvernements communautaires mais plus de gouvernement fédéral ?

Mais non ! Sinon, c’est l’indépendance. Le confédéralisme, cela signifie que l’on est responsable pour ses propres compétences. Nous parlerons ensemble pour déterminer les compétences que nous sommes encore prêts à exercer ensemble. Pas parce que nous sommes contraints à collaborer, comme c’est le cas aujourd’hui, mais parce que nous le voulons.

Une page blanche ?

Oui, une page blanche. En considérant avant tout l’efficacité pour nos Communautés et la volonté de travailler ensemble. C’est cela collaborer ! Dans le cadre de notre congrès du début de l’année prochaine, nous voulons déterminer les compétences qui, selon nous, doivent être transférées aux entités fédérées et ce qui doit rester au niveau confédéral. Et quels changements de politique concrets nous pourrions apporter.

Il reste la question de Bruxelles, qui a toujours été un noeud pour le mouvement flamand.

Ce n’est pas parce qu’un problème est difficile qu’il ne faut pas essayer de le régler. Aujourd’hui, on considère que le confédéralisme, c’est compliqué ! Bruxelles, l’Europe, cela n’ira pas, dit-on… Nous considérons que ces obstacles peuvent être levés si on le veut.

Politiquement, ce sera difficile pour vous. Geert Bourgeois a dit : la N-VA doit être incontournable.

Je pars du principe que quand on gagne les élections, dans une démocratie, on devient de facto incontournables et on a l’initiative, non? Dans un pays normal, ce devrait être comme ça. J’espère que ce sera le cas.

Il n’y a donc pas de raison d’avoir peur de vous ?

Absolument pas ! Vous devez avoir peur si vous avez peur du changement. C’est le cas de certains partis parce qu’ils risquent de perdre du pouvoir.

Que pensez-vous de l’idée d’un référendum sur l’indépendance de la Flandre ?

Les référendums, ce sont les élections. Chez nous, certains veulent organiser un référendum quand ils ont un problème avec le résultat des élections. Ce n’est pas cohérent.

Dans Le Vif/L’Express de cette semaine : – L’interview intégrale de Ben Weyts – La stratégie cachée de la N-VA : gouverner en Flandre coûte que coûte, avec le Belang s’il le faut

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