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Belgique : tous les trois jours ouvrables, deux travailleurs meurent

Le Vif

Travailler peut être une activité dangereuse comme le précise un rapport alarmant de la confédération des syndicats chrétiens (CSC) à l’occasion de la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail

Le 28 avril est la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail. L’occasion de revenir sur les conditions de travail qui sont encore loin d’être idylliques dans beaucoup d’entreprises. Les chiffres avancés dans le dernier rapport de la CSC sont là pour le prouver. À titre d’exemple, sur trois jours ouvrables, deux travailleurs meurent des suites d’un accident de travail. Des chiffres qui doivent être plus élevés encore dans la réalité lorsqu’on sait que pour un accident déclaré deux ne le sont pas. Beaucoup d’entreprise préférant régler cela à l’amiable pour une question de coûts de prime d’assurance et d’image de marque. Par ailleurs, une entreprise n’a, en moyenne, qu’une visite de l’inspection du travail tous les 21.5 ans.

Si les accidents de travail « légers », soit ceux n’entraînant qu’une incapacité passagère, ont baissé de 50% depuis les années 80, les accidents entraînant une incapacité à vie sont eux restés stables puisque chaque année plus de 11.000 travailleurs sont victimes d’une incapacité de travail permanente. Soit plus de 79 personnes par jour ouvrable.

Parmi les employés, il y a aussi des inégalités. Notamment en ce qui concerne les intérimaires qui, moins bien formés et plus jeunes, ont deux fois plus de chances d’être victimes d’un accident de travail que les autres travailleurs.

Le nombre d’accidents de travail que les assureurs refusent de reconnaître a été multiplié par cinq depuis 1980. Or c’est l’assurance et non l’entreprise qui décide s’il s’agit d’un accident de travail ou non. En 2012, 21.000 dossiers ont été refusés. Lorsqu’un dossier est refusé, il n’est pas non plus indemnisé. Il existe pourtant de grosses différences entre les compagnies d’assurance qui peuvent, selon l’assureur de l’entreprise, entraîner des inégalités de traitement réelles entre victimes d’accident de travail . Selon la CSC, c’est Ethias suivi d’AXA qui détiennent le record du plus haut pourcentage de refus.

Dans le secteur de la construction, on remarque aussi que le nombre d’accidents de travail mortels dépasse les chiffres des statistiques. Cela est dû au fait que les accidents concernant des travailleurs étrangers ne sont pas repris dans les statistiques belges et/ou tout simplement pas déclarés. En 2012, 15 des 67 accidents de travail mortels concernaient des travailleurs étrangers.

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