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Belgique : 1er exportateur européen d’armes vers le Proche-Orient en 2014

La Belgique était, en 2014, le pays de l’UE qui exportait le plus d’armes à feu – et le deuxième plus gros exportateur de munitions – vers le Proche-Orient, ressort-il du rapport annuel de l’UE sur les exportations d’armes. Ces exportations se font principalement vers l’Arabie saoudite.

Officiellement, la Belgique a exporté des armes vers le Proche-Orient pour un montant de 472,9 millions d’euros, ce qui la situe à la cinquième place européenne, après la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. En réalité, les chiffres sont sous-estimés. Cockerill Maintenance et Ingénierie (CMI) a en effet enregistré une grosse commande – de 3,2 milliards d’euros – pour des tourelles de blindés. CMI les a livrées à une entreprise canadienne, mais la destination finale des blindés était l’Arabie saoudite.

Même en ne prenant pas compte de cette commande, la Belgique reste un exportateur d’armes important vers le Proche-Orient. En 2014, le pays a exporté pour 259,9 millions d’euros en armes à feu vers cette région, soit plus de la moitié du total européen. La Belgique a également fourni pour 187,9 millions d’euros en munitions.

Les exportations belges d’armes et de munitions au Proche-Orient sont principalement destinées à l’Arabie saoudite, 209,6 millions d’euros en armes à feu (76% du total européen) et 172,3 millions d’euros en munitions.

Le rapport met la France en toute première position de la liste. Mais les chiffres ne sont pas réalistes. « Cela vient de modifications dans la méthodologie française. Il est dès lors difficile de comparer avec les chiffres des autres Etats membres et avec ceux des années précédentes », explique Nils Duquet, de l’Institut flamand pour la Paix, un institut indépendant au Parlement flamand.

Les exportations belges se sont élevées en 2014 à 4,5 milliards d’euros, chiffre qui comprend les 3,2 milliards d’euros du contrat CMI.

Les organisations européennes qui luttent contre les exportations d’armes qualifient le rapport de « très inquiétant ». « Les Etats membres vendent la plupart de leurs armes à une région minée par de graves conflits et des régimes autoritaires. Cela montre que les règles européennes en matière d’exportation sont aussi étanches qu’une passoire », pointe Bram Vranken de Vredesactie.

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