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Bart De Wever: « J’ai horreur des rabat-joie »

Le président de la N-VA Bart De Wever ne s’étonne pas que la famille royale contribue à marginaliser son parti. « Ce phénomène ira crescendo en vue des élections 2014 ».

Seul un petit nombre de membres de la N-VA a assisté à la prestation de serment du roi Philippe au parlement. Outre le président du parlement flamand, Jan Peumans, seuls les chefs de groupe, les présidents de commission et les questeurs de la N-VA étaient présents. Le président Bart De Wever ne s’est pas montré. « Jusqu’à nouvel ordre, je n’ai pas le don d’ubiquité » a réagi De Wever. « En tant que bourgmestre d’Anvers j’avais également des obligations lors de la fête nationale. J’ai parlé devant les anciens combattants, j’ai assisté au Te Deum et il y avait une réception à l’hôtel de ville. Le journal Gazet van Antwerpen a qualifié mon attitude d’irréprochable ».

Sur Twitter aussi la N-VA a également opté pour un silence assourdissant autour de l’intronisation. Les Flamands nationalistes se tiennent-ils à l’écart?

Bart De Wever: « Pas du tout. Personnellement, j’ai horreur des rabat-joie. Tout le monde a droit à sa fête. L’intronisation n’était pas ma fête, mais je ne trouve pas qu’il faille gâcher celle des autres par des déclarations ou comportements négatifs. Je ne l’aurais pas apprécié non plus le 11 juillet lorsque dix mille personnes se sont rassemblées sur la Grand-Place d’Anvers.

La N-VA attend-elle que le vent de royalisme et le concert de louanges à l’égard de la famille royale soient passés?

De Wever: Non. Chacun sait que nous n’entretenons pas de relation passionnelle avec la famille royale. Par principe, je n’accepte pas que quelqu’un acquière du pouvoir par sa naissance. En outre, on sait que dans le contexte belge le roi apprécie peu les séparatistes en général et la N-VA en particulier.

Dans son discours d’abdication, le roi Albert II a remercié le premier ministre Elio Di Rupo (PS) et les huit présidents de partis de la nouvelle réforme de l’état. Le roi Philippe a déclaré lors de sa prestation de serment qu’il souhaite entretenir des contacts constructifs avec les états fédérés.

De Wever: Chacun aura remarqué que les partis traditionnels tentent de marginaliser la N-VA. Après qu’Albert II nous ait rangés du côté du fascisme des années trente, le nouveau roi ne manquera pas d’ajouter son grain de sel. Le summum est d’ailleurs encore à venir. Dans mon discours de Nouvel An, j’ai déclaré que ce phénomène ira crescendo à mesure que les élections de 2014 approchent.

Selon un sondage du journal De Tijd, les trois quarts des entrepreneurs flamands préfèrent un roi protocolaire sans aucun pouvoir, contre seulement un quart des entrepreneurs wallons.

De Wever: Cela prouve à nouveau que la démocratie de notre pays est entièrement scindée. L’attitude des entrepreneurs flamands s’explique sans doute par leur impression qu’en tant qu’instrument aux mains des francophones, le roi a mené à un gouvernement d’impôts dominé par le PS. Comme les entrepreneurs flamands sont rationnels et intelligents, je ne peux que souscrire ce jugement.

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