Vincent Genot

Bart De Wever découvre que la grève est politique

Vincent Genot Rédacteur en chef adjoint Newsroom

Bart De Wever manque décidément de carrure. Non content de piloter en douce le gouvernement fédéral sans jamais prendre de risques, il se permet des sorties médiatiques qui tiennent plus de la jérémiade d’un enfant gâté que du tribun politique.

C’est pourtant dans le costume d’un grand homme politique que Bart De Wever s’imagine. Un Machiavel moderne qui élaborerait des stratégies à l’ombre d’Anvers pour diriger son parti dans sa quête confédérale. Si ce n’est pas ce qu’il est, c’est en tous les cas l’image qu’il a construit avec l’aide de ses opposants, PS en tête. Sauf que pour prendre de l’envergure, il faut affronter les dangers et éviter de jouer les candides effarouchés à chaque contrainte. Et pour De Wever, grèves et contestations sont de sérieuses contraintes. « La grève est normalement l’arme ultime mais, maintenant, on commence avec des grèves qui sont purement politiques« , assène-t-il benoitement. Monsieur De Wever, avez-vous déjà rencontré une grève qui n’était pas politique ? Dans quel monde viviez-vous avant d’accéder au pouvoir et de vous faire secouer par l’opposition et par la rue ? Au sens Politeia, la politique concerne la structure et le fonctionnement d’une communauté, elle porte sur les actions et le développement de cette société. La grève est donc bien un acte politique. Il n’y a qu’au sens restreint (Politikè) que la politique se réfère aux luttes entre des hommes et femmes de pouvoir. Et pour l’instant, le pays a surtout besoin d’hommes politiques qui se préoccupent du bien commun et pas de duellistes bornés en représentation. La colère de la rue, face aux craintes de l’avenir, le rappelle sérieusement.

Quant à votre sentence qui veut que « la FGTB est le bras armé du PS« , elle vaut celle de vos détracteurs qui annoncent que la N-VA est à la solde du Voka. En matière de simplismes destinés à réduire les grèves au rang de simples outils du PS pour « embêter » le gouvernement, on peut difficilement imaginer mieux. Comme si toutes contestations étaient inféodées au PS et à la gauche.

Il serait temps d’abandonner la posture de victime et d’affronter vos détracteurs en défendant la politique que vous imprimez au gouvernement Michel autrement qu’en dénonçant un « N-VA bashing » de la part de la presse francophone. Le pays mérite des responsables politiques courageux qui osent tenir un discours vérité et prendre des mesures pour le bien de tous. Pas de Calimero qui geignent dans les micros.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire