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Avenue du Port: les platanes en sursis

Des scellés ont été apposés lundi soir à l’avenue du Port pour empêcher l’abattage des platanes. Les travaux, qui avaient pourtant débuté lundi midi, sans atteindre toutefois la zone où se trouvent les platanes, sont donc suspendus jusqu’à nouvel ordre. L’apposition des scellés a été décidée par le Procureur du Roi.

Les scellés ont été apposés suite à une plainte pour chantier illégal introduite par les groupes mobilisés pour la sauvegarde des platanes de l’avenue du Port réunis sous l’Association Patrimoine, Pavés, Platanes (APPP).La plainte repose sur l’illégalité en plusieurs points du permis de construire octroyé en 2008. Premièrement, les travaux incluent la construction d’une galerie technique (galerie souterraine contenant tuyaux et câbles qui alimentent les structures urbaines), alors que le permis de bâtir ne le prévoit pas. Ensuite, aucun rapport d’incidence sur l’environnement n’a été publié avant le début des travaux. Enfin, le permis lui-même est insuffisamment motivé : il justifie encore les travaux sur l’avenue du Port par le projet du BILC (projet abandonné qui visait à transformer Tour & Taxis en centre logistique routier), et indique que les platanes doivent être abattus alors qu’ils sont en bonne santé.

Mathieu Sonck, président d’IEB, a déclaré qu’il comptait également introduire une action en cessation environnementale. L’action est bien applicable à l’Avenue du port, car la notion d’environnement ne se limite pas à la protection de la nature, mais englobe toute la protection du cadre de vie, en ce compris l’aménagement du territoire et l’urbanisme. Son intérêt réside dans le fait que le juge statue selon une procédure accélérée.

Ce nouveau développement dans l’affaire des platanes semble avoir fourni un regain d’énergie aux militants. Les représentants Ecolo au gouvernement Bruxellois Evelyne Huytebroeck et Christos Doulkeridis ont relancé via Belga leur appel à la Ministre Grouwels de revenir sur le projet et de considérer une alternative. Vincent De Wolf, chef de file libéral et vice président du Parlement Bruxellois, a adressé lundi soir un courrier à la Présidente du Parlement Françoise Dupuis pour lui demander de convoquer une réunion anticipée (avant la rentrée officielle du Parlement, prévue le troisième mercredi d’octobre) de la Commission de l’Aménagement du Territoire. Il soutient dans sa lettre que ce dossier « engendre une situation dans laquelle les membres du parlement ne peuvent se voir privés (…) de leur mission constitutionnelle de contrôle politique et démocratique de l’action gouvernementale« .

La question qui demeure est de savoir ce qui va maintenant se produire. L’arrêt des travaux est-il momentané ou durable ? Les différentes demandes engagées vont-elles mener à un réel réexamen du projet ? Les manifestants et riverains mobilisés sont dans l’attente de l’ouverture d’un dialogue avec les autorités publiques pour pouvoir faire valoir les alternatives qu’ils proposent. A savoir, du côté de l’APPP, un projet qui respecterait les platanes et les pavés tout en permettant l’installation d’une piste cyclable et de larges trottoirs (3m). Le tout revendiqué écologique, durable et en continuité avec le paysage actuel.

Le Vif.be

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