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Avec l’affaire Jambon, le cordon sanitaire est rompu pour Lutgen

La polémique autour des fréquentations passées du ministre de l’Intérieur, Jan Jambon (N-VA), a alimenté les émissions politiques du week-end. Sur les ondes de « La Première », le président du cdH, Benoît Lutgen, a estimé que le cordon sanitaire avait été rompu. Son collègue du PS, Elio Di Rupo, a évoqué un comportement indigne d’un ministre fédéral.

Lorsque l’extrême-droite a connu un regain de popularité à la fin des années 1980, les partis politiques démocratiques ont pratiqué la politique du cordon sanitaire visant à exclure toute alliance avec un parti se réclamant de ces idées. La question fut particulièrement sensible en Flandre où le Vlaams Belang a connu une progression constante pendant plus de 10 ans, constituant même le premier groupe politique au parlement flamand en 2004.

Mercredi soir, une enquête menée par les sites « Résistances » et « AFF/Verzet » a jeté le trouble sur le passé de M. Jambon. Il en ressort que le ministre aurait volontairement minimisé son implication dans le Vlaams-Nationale Debatklub (VNDK), un cercle de réflexion dirigé notamment par des responsables du Vlaams Belang.

L’opposition a voulu interroger le premier ministre à la Chambre sur ce sujet jeudi mais la séance a tourné court. Dans le couloirs de l’assemblée, M. Michel a assuré la presse du caractère « parfaitement démocratique » des quatre partis de la coalition suédoise. Une opinion dont s’écarte le président du cdH.

« Il (le cordon sanitaire) est aujourd’hui rompu puisque la démonstration est faite qu’il y a à l’intérieur de la N-VA des personnes qui ont des liens étroits avec l’extrême droite. En plus ces personnalités se retrouvent au gouvernement. Elles y sont parce qu’il y a un calcul stratégique de la N-VA. Celle-ci a, pour un tiers, un électorat traditionnel nationaliste issu de l’électorat de la Volksunie, un autre tiers issu de la classe moyenne ou supérieure flamande et un dernier tiers issu de l’électorat du Vlaams Belang. Ces derniers électeurs ont trouvé des gages au sein de la N-VA par rapport à des relents extrémistes. Ces gages sont donnés aujourd’hui, avec une certaine conviction par la NV-A, en plaçant ces personnages à la tête de l’Etat et précisons-le avec la complicité du MR. Il n’est pas acceptable qu’une formation telle que la N-VA ait été placée à la tête de l’État », a déclaré M. Lutgen.

Selon le président centriste, également interrogé sur RTL-TVI, M. Jambon « n’a pas sa place à l’intérieur du gouvernement ». Sur le plateau de la RTBF, le président du PS n’a pas voulu qualifier la N-VA d’extrême-droite. « C’est un parti séparatiste », a-t-il rappelé. « Le comportement de M. Jambon est indigne d’un ministre du gouvernement fédéral », a-t-il ajouté.

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