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Autopsie de djihadistes : le directeur de l’Institut médico-légal, en colère, compte se constituer partie civile

Le directeur de l’Institut médico-légal de Liège, le Docteur Philippe Boxho, a indiqué jeudi à l’agence Belga qu’il irait en justice, en se constituant partie civile – en son nom propre ou au nom de l’Université -, contre La Dernière Heure ou le journaliste auteur de l’article relatif aux photos prises dans la salle d’autopsie de l’établissement, afin d’obtenir un dédommagement financier et moral.

« Je suis en colère. Cet article est une catastrophe et nuit à notre image, celle de l’Institut, du personnel et de l’Université de Liège », a-t-il commenté, parlant de « calomnie à l’état pur ». Le quotidien indiquait mercredi que des photos avaient été retrouvées par l’Inspection générale de la police intégrée, prouvant qu’une fête avait eu lieu à l’Institut médico-légal de Liège après l’autopsie des cadavres des terroristes tués à Verviers mi-janvier.

« La Dernière Heure n’a même pas vu ces photos », note le directeur de l’Institut. « Il n’est absolument pas question de selfies, ni de personnes masquées. De plus, la bouteille de mousseux est fermée et on ne voit pas les corps; juste des médecins légistes qui travaillent en arrière-plan », précise-t-il encore.

Le rédacteur en chef de La Dernière Heure, contacté par l’agence Belga, s’est dit « surpris des intentions de Mr Boxho. Qu’il relise l’ensemble des communiqués et des déclarations de Christian de Valkeneer, Jan Jambon et Catherine De Bolle qui parlent tous de ‘comportements irresponsables et inacceptables' ».

« Je peux comprendre que Mr Boxho veuille défendre son équipe mais pas sur le dos de l’information. Tout est juste dans l’article », explique Ralph Vankrinkelveldt qui concède néanmoins l’éventuelle mauvaise interprétation du mot « fête ».

« Mais, une bouteille de champagne brandie devant l’objectif est tout de même synonyme de fête », se défend le rédacteur en chef précisant que son journaliste n’a effectivement pas vu les photos mais que des sources assez haut placées les lui ont décrites.

A la suite de ces événements, le niveau de la menace a été relevé à 3 mercredi à l’Institut médico-légal. Des mesures de sécurité ont été prises mais aucun policier n’est posté devant le bâtiment, a indiqué le Dr Boxho sans pouvoir donner davantage de détails.

« Nous travaillons tout à fait normalement dans nos locaux. Je n’ai pas décelé de facteur de stress particulier », a-t-il ajouté. Les autres bâtiments situés sur le site de l’Université de Liège ne font pas l’objet de mesures particulières, a spécifié le service presse de l’ULg.

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