Didier Reynders © BELGA

Aucun contact à aucun moment, avec qui que ce soit, sur aucun élément du « Kazakhgate »

Le vice-premier ministre MR et ministre des Affaires étrangères Didier Reynders a indiqué samedi n’avoir jamais eu aucun contact relatif au « Kazakhgate », le présumé montage auquel s’intéresse la justice, visant à exonérer le milliardaire Pathok Chodiev, qui avait été inculpé en Belgique mais dont l’extinction des poursuites judiciaires aurait pu, selon la Justice, intéresser l’Elysée du président Sarkozy dans le cadre d’une vente d’hélicoptères au Kazakhstan.

Le Vif a publié vendredi un courriel émanant de l’Elysée dans lequel il est fait état du rôle joué dans cette affaire par l’ex-président du Sénat Armand De Decker alors que le parlement a voté en 2011 une loi élargissant les possibilités de transaction financière en matière pénale susceptible d’intéresser M. Chodiev. Le courriel signé de la main du conseiller Jean-François Etienne des Rosaies évoque un texte de loi voté en Belgique, « organisé et suscité par Armand De Decker qui a sensibilisé trois ministres: Justice, Finances et Affaires étrangères ».

A l’époque ministre des Finances, Didier Reynders réitère un « démenti » formel alors que, souligne-t-il, ces informations avaient déjà été publiées dans la presse. « Une nouvelle fois, je démens toute sensibilisation. Le devoir du gouvernement de l’époque était de traduire un accord sur la levée du secret bancaire et l’élargissement de la transaction financière en matière pénale », indique-t-il. Cet accord a fait l’objet d’un « parcours parlementaire », a-t-il rappelé alors que le gouvernement Leterme gérait les affaires courantes.

Des enquêtes en cours, il ressort que le gouvernement de l’époque était particulièrement attaché à ce que les textes passent rapidement au parlement. De sources proches de la procédure politique adoptée en 2011, il apparait que cet empressement a toutefois pu traduire la volonté de faire aboutir rapidement une loi fourre-tout comportant un ensemble de dispositions relatives à la gestion du pays, alors en affaires courantes.

Le Soir revient samedi, sur base des auditions judiciaires, sur un appel direct de Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Elysée, à Didier Reynders. « Je n’ai eu aucun contact avec qui que ce soit dans ce dossier, je renouvelle le démenti », répète le ministre MR, interrogé par l’agence Belga.

Le Soir évoque une nouvelle fois également les liaisons qu’entretiennent Etienne des Rosaies et Armand De Decker dans certains réseaux comme l’Ordre de Malte et la confrérie des mousquetaires d’Armagnac, en compagnie de M. Reynders. L’Ordre de Malte a été évoqué dans le Kazakhgate dans le cadre d’un versement à la princesse Léa de Belgique. « Il n’y a eu aucun contact, à aucun moment, sur aucun élément du dossier », insiste pour sa part M. Reynders.

Le parlement est saisi d’une demande de commission d’enquête, sollicitée par l’opposition. Didier Reynders ne souhaite pas commenter cette demande, estimant qu' »il n’appartient en rien au gouvernement » de se prononcer, il s’agit de « laisser faire » le parlement.

Armand De Decker est attendu lundi devant le conseil de conciliation et d’arbitrage du MR. Au sommet du parti, certains n’hésitent pas à dire que si les faits sont avérés, le MR n’aura aucun scrupule à faire monter le suppléant de M. De Decker au parlement bruxellois. M. Reynders n’entend pas se positionner à cet égard. « Je n’ai aucun commentaire supplémentaire à formuler », conclut-il.

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