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Au moins 10.000 manifestants à Bruxelles mardi pour défendre les services publics

Au moins 10.000 militants sont attendus par les syndicats dans les rues de Bruxelles mardi pour une manifestation en front commun contre le désinvestissement dans les services publics. La CGSP, qui a appelé tous les services publics à la grève, prévoit également d’autres actions à Liège, Namur et dans le Hainaut.

CGSP, CSC Services publics et SLFP dénoncent les restrictions budgétaires auxquelles sont soumis les services publics. Recul de l’âge de la pension, non remplacement du personnel retraité, économies sur les moyens de fonctionnement… « Ce désinvestissement dans les services publics est incompréhensible. Comment peut-on aller jusque-là? », s’interroge Alphonse Vanderhaeghe, vice-président de la CSC Services publics.

Dernier exemple en date, une nouvelle salve de 402 millions d’euros d’économies dans les départements fédéraux, dont celui des Finances est le plus touché (138 millions).

La manifestation de mardi s’inscrit dans un plan d’action annoncé par le front commun syndical début mai.

Parallèlement, la CGSP a appelé jeudi l’ensemble des services publics du pays à partir en grève le 31 mai, après avoir annoncé une grève totale du rail le même jour. Le syndicat socialiste prévoit également d’autres actions en Wallonie. Il donne rendez-vous aux militants à 10h30 devant l’hôtel de ville de Namur, tandis que des opérations « coup de poing » sont prévues à Liège et dans le Hainaut, selon Michel Meyer, président fédéral de la CGSP.

La CSC et le SLFP s’en tiendront strictement à la manifestation de Bruxelles. « Pas d’actions ailleurs ni de grève. Nous nous tenons au plan d’actions », martèle la CSC. Une grève du rail « hypothèque grandement l’organisation » de la manifestation dans la capitale « qui se voulait un signal fort à tous les décideurs », ajoute le SLFP.

Quoi qu’il en soit, les actions annoncées perturberont fortement le pays mardi, à commencer par les transports en commun. L’ensemble des sociétés de transports publics belges (Stib, De Lijn, Tec et SNCB) s’attendent à de fortes difficultés sur leurs réseaux. Elles recommandent aux voyageurs de prévoir des alternatives aux transports publics, mais informeront les usagers en temps réel sur les réseaux sociaux et autres applications.

La circulation en voiture sera problématique à Bruxelles jusque 15h, prévient la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles. A partir de 11h, les tunnels de la petite ceinture seront interdits à la circulation dans le sens de Rogier vers la place Louise. La fin du tunnel Léopold II sera aussi perturbée car les véhicules devront quitter le tunnel vers la place Sainctelette. Dès 9h30, la sortie du tunnel Botanique vers Rogier sera également fermée. Sa réouverture dépendra de la progression de la manifestation.

La police ajoute que les tunnels pourraient être fermés à la circulation dans l’autre sens si cela est nécessaire.

Les manifestants sont attendus sur le boulevard roi Albert II dès 9h (gare du Nord). Le cortège démarrera à 11h et empruntera le boulevard du Jardin Botanique, la porte de Schaerbeek, le boulevard Bishoffsheim, le boulevard du Régent jusqu’à la porte de Namur, la rue de Namur, la place Royale, la rue Montagne de la Cour, Coudenberg et le Mont des Arts. Il se terminera place de l’Albertine.

Le 19 mars 2015, une action similaire en faveur des services publics avait rassemblé environ 5.000 militants, selon la police, sur la place de la Monnaie à Bruxelles.

Le SLFP se distancie de l’appel à la grève et voit le 31 mai comme un « rendez-vous manqué »

Le syndicat libre de la fonction publique (SLFP) a indiqué vendredi se distancier du mot d’ordre de grève dans les services publics décrété par la CGSP wallonne et voir la manifestation du 31 mai à Bruxelles comme un « rendez-vous manqué », alors que l’évènement prend une tournure différente de ce qui avait été convenu au départ entre les syndicats, selon le syndicat libéral.

Dans un communiqué, le SLFP rappelle qu’il s’était inscrit « pleinement » dans la démarche du front commun syndical des services publics visant à organiser une manifestation de masse le 31 mai à Bruxelles « contre les mesures prises par les gouvernements à l’encontre des services publics. »

Le syndicat constate toutefois que la grève, décidée par ses « collègues cheminots des autres organisations syndicales », « hypothèque grandement l’organisation de cette action qui se voulait un signal fort à tous les décideurs ».

En outre, plusieurs manifestations sont finalement prévues ce même 31 mai dans d’autres villes du pays par la CGSP et son pendant flamand, l’ACOD. Pour le SLFP, qui a mobilisé ses affiliés le 24 mai à prendre part aux actions en front commun interprofessionnel, cette dispersion ne correspond pas à l’idée de départ qui était de faire une manifestation de masse en front commun à Bruxelles pour la défense des services publics.

Tout en réaffirmant son opposition aux mesures prises par les gouvernements « quels qu’ils soient », le SFLP ajoute qu’il se distancie du mot d’ordre de grève lancé par l’interrégionale wallonne de la CGSP afin de faire tomber le gouvernement fédéral. « Faire cavalier seul dans son combat pour défendre les services publics alimente le jeu de nos détracteurs. Des mauvaises langues ne manqueront pas de donner à ces actions une connotation communautaire, un jeu auquel le SLFP ne veut pas participer », affirme encore le syndicat, qui estime que la grève générale est « l’arme ultime » et regrette, notamment, les perturbations dans l’organisation des établissements scolaires en période d’examens.

La contestation sociale s’exprimera encore à plusieurs reprises

Par ailleurs, le calendrier des organisations syndicales comporte déjà quelques autres dates d’actions à mener dans les semaines et les mois à venir.

Les affiliés seront donc encore mobilisés en juin. Le 24, la FGTB appelle à une grève nationale, alors qu’au courant de ce même mois de juin, la CSC réfléchit à des actions de sensibilisation.

Après les vacances, syndicats socialiste et chrétien annoncent aussi une manifestation nationale en front commun, sans doute à Bruxelles, le 29 septembre prochain.

Et la date du 7 octobre est retenue aussi, selon CSC et FGTB, pour une grève générale menée en front commun.

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