Vincent Lurquin, avocat d'Osama Krayem. © Belga

Attentats de Bruxelles : prolongation de la détention d’Abrini et de cinq autres suspects

La chambre du conseil de Bruxelles a prolongé d’un mois, jeudi, la détention de Mohamed Abrini, Osama Krayem, Hervé B.M., Bilal El Makhoukhi en des frères Smaïl en Ibrahim Farisi. Tous ont été privés de leur liberté dans le cadre du dossier concernant les attentats du 22 mars à Bruxelles.

Mohammed Abrini, un Belgo-marocain âgé de 30 ans, qui avait été filmé deux jours avant les attaques parisiennes, vers 19h00, en compagnie de Salah Abdeslam, à la station-service de Ressons-sur-Matz près de Compiègne, dans l’Oise, sur l’autoroute en direction de Paris, a été arrêté le 8 avril au square Albert à Anderlecht.

L’enquête sur les attentats de Bruxelles a déterminé qu’Abrini était « l’homme au chapeau », soit le troisième homme vu en compagnie des deux kamikazes de Brussels Airport. Il ressort également de l’instruction sur les attentats de Paris que Mohamed Abrini et Salah Abdeslam ont loué l’appartement-hôtel à Alfortville, juste avant les attentats. C’est dans cet appartement que plusieurs des terroristes kamikazes ont séjourné peu avant les attentats de Paris.

Mohammed Abrini a été inculpé de participation aux activités d’un groupe terroriste, d’assassinats terroristes et de tentatives d’assassinats terroristes dans le dossier relatif aux attentats de Bruxelles. Il a également été inculpé de participation aux activités d’un groupe terroriste et d’assassinats terroristes dans le dossier relatif aux attentats de Paris.

Selon le quotidien Het Nieuwsblad, Abrini aurait déclaré ne pas avoir voulu commettre d’attentat et avoir été contraint par les frères El Bakraoui de les accompagner à l’aéroport.

Osama Krayem alias Naim Al Hamed est le deuxième homme qui était présent lors de l’attentat commis dans la station de métro Maelbeek. Krayem a seulement été inculpé dans le cadre des attentats de Bruxelles et Zaventem mais selon le quotidien Het Nieuwsblad, il affirme ne pas avoir été au courant que des attentats étaient planifiés. Il était toutefois également présent dans le complexe City 2 lors de l’achat des sacs qui servirent lors des attentats.

Juste avant l’attentat commis dans la station de métro Maelbeek, il a donné un sac à dos à Khalid El Bakraoui, avec lequel ce dernier s’est fait exploser mais ignorait selon ses dires, que le sac contenait des explosifs.

L’instruction sur les attentats de Paris a pu démontrer que c’était au moyen d’un véhicule loué par Salah Abdeslam qu’Osama Krayem a été pris en charge le 3 octobre 2015 à Ulm, en Allemagne, et ramené en Belgique.

Arrêté le 9 avril dernier à Bruxelles, Osama Krayem a été placé sous mandat d’arrêt et inculpé de participation aux activités d’un groupe terroriste et d’assassinats terroristes dans le dossier relatif aux attentats de Bruxelles.

Me Vincent Lurquin, l’avocat d’Osama Krayem, a précisé jeudi que son client collaborait et faisait des déclarations. « C’est positif. C’est de cette façon qu’on progresse dans le dossier et pouvons éviter de nouveaux actes de violence potentiels. » Me Lurquin n’a pas souhaité commenter les déclarations de son client.

Hervé B.M., (25) a été arrêté en même temps qu’Osama Krayem. Bilal El Makhoukhi (27) a quant à lui été interpellé le même soir chez ses parents à Laeken. Hervé B.M comme Bilal El Makhoukhi sont soupçonnés d’avoir fourni une aide logistique à Mohamed Abrini et Osama Krayem et ont été inculpés pour participation aux activités d’un groupe terroriste et complicité d’assassinats terroristes dans le dossier relatif aux attentats de Bruxelles.

Bilal El Makhoukhi a été condamné l’année dernière à 5 ans de prison dont deux fermes dans le cadre du procès à l’encontre de Sharia4Belgium à Anvers. A l’époque, il n’a pas été prouvé qu’El Makhoukhi était membre de Sharia4Belgium mais qu’il rendait des services à des organisations terroristes.

Le ministère public avait demandé en février 2015 son arrestation immédiate car il craignait que Bilal El Makhoukhi était seulement revenu en Belgique pour des raisons médicales, et qu’il voulait ensuite retourner en Syrie, où il avait été grièvement blessé avant de revenir sur le territoire belge.

« Notre client dément toute implication dans la préparation et la perpétration des attentats », ont déclaré Koen Vaneecke et Pieter Filopowicz, les avocats de Bilal El Makhouki. Ces derniers ont demandé le report du traitement du dossier de leur client mais cela leur a été refusé.

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