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Assises : Raphaël Wargnies voulait « se venger des pédés »

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Ce lundi débute le procès de Raphaël Wargnies (36 ans) accusé d’avoir assassiné Jacques Kotnik (61 ans) de six coups de marteau. Les faits sont assortis de la circonstance aggravante d’homophobie. Il sera le premier accusé à répondre des faits assortis de la circonstance aggravante d’homophobie devant une Cour d’assises.

Raphaël Wargnies avait tué Jacques Kotnik de plusieurs coups de marteau la nuit du 25 juillet 2012 dans le Parc d’Avroy à Liège. L’accusé avait affirmé qu’il s’était vengé des homosexuels en agressant l’un d’eux après l’avoir choisi au hasard. Raphaël Wargnies est le premier accusé à répondre des faits assortis de la circonstance aggravante d’homophobie devant une Cour d’assises. En 2013, 93 dossiers relatifs à la circonstance d’homophobie ont été ouverts par le parquet.

L’ASBL Arc-en-ciel, le Centre pour l’Égalité des Chances et la lutte contre le racisme ainsi que les membres de la famille de la victime se sont constitués parties civiles.

Retour sur les faits

Le 25 juillet 2012 vers 2 h du matin, Raphaël Wargnies s’était volontairement rendu dans le parc d’Avroy dans l’optique de tuer un homosexuel. Il s’était muni d’un marteau, déterminé à s’attaquer au premier homosexuel qui croiserait son chemin dans un endroit de ce parc réputé pour être un lieu de rencontre pour homosexuels.

Jacques Kotnik, un homme de 61 ans que Raphaël Wargnies ne connaissait pas, avait reçu au moins six coups de marteau qui lui ont défoncé le crâne et causé sa mort. Pour justifier son geste, Raphaël Wargnies avait annoncé, après s’être livré à la police, qu’il avait voulu « se venger des pédés ». Il prétendait avoir été victime d’un viol en juin 2011 par un homosexuel qui aurait placé un produit dans sa bière afin d’occasionner une perte de connaissance pour faciliter le viol.

L’accusé est décrit par certaines parties civiles comme un être asocial qui a perdu tout contrôle de lui-même sous l’influence de la boisson.
Entre 1998 et 2011, il a été impliqué dans 27 dossiers judiciaires classés sans suite. Il a aussi écopé de quatre condamnations, dont une à 18 mois de prison pour avoir défoncé à la hache la porte du palais de justice de Verviers.

Raphaël Wargnies refuse d’assister à son procès

Le procès a débuté lundi matin avec plus d’une heure de retard devant la cour d’assises de Liège. L’accusé refusait initialement d’assister à un procès qui ferait l’objet d’une couverture médiatique.Raphaël Wargnies avait d’abord refusé d’être extrait de la prison lundi matin, ne voulant pas comparaître devant la cour d’assises. Certaines démarches ont été effectuées afin de le convaincre de tout de même se déplacer. Il a finalement été emmené vers le palais de justice de Liège par un service de la police locale.

Raphaël Wargnies ne souhaitait pas que son procès soit couvert par les médias. Il insistait pour que les journalistes, cameramen et photographes soient interdits d’accès au procès. Mais l’audience se déroulant en public, les médias ont néanmoins pris place dans la salle, avec des journalistes éparpillés sur les bancs réservés à l’assistance pour ne pas provoquer l’énervement de l’accusé lors de son arrivée. La prise d’images a été préalablement interdite par le président Dominique Gérard.

Comme la loi le lui permet, Raphaël Wargnies avait déjà refusé de comparaître lors de l’audience consacrée à la constitution du jury. Il était représenté par ses avocats. En son absence, un jury composé de 8 femmes et de 4 hommes a été constitué.

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