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Arrestation de Christian Van Eyken: Le président du tribunal de 1e instance tire la sonnette d’alarme

Le président du tribunal de 1e instance Luc Hennart a réagi à la remise en liberté du député flamand Christian Van Eyken (Défi/Union des Francophones), qui est sorti mardi de prison en raison d’un vice de procédure.

Le mandat d’arrêt de Christian Van Eyken n’avait en effet pas été signé par le juge et l’intéressé a du être libéré puisqu’aucun titre légal ne justifiait sa détention.

Christian Van Eyken, dont l’immunité parlementaire a été levée le 6 janvier dernier, est soupçonné d’être impliqué dans l’assassinat de Marc Dellea, le compagnon de Sylvia B., une amie et collaboratrice de Christian Van Eyken avec laquelle il aurait eu une liaison. Sylvia B. est écrouée depuis la mi-octobre. Il avait été placé sous mandat d’arrêt le 26 janvier dernier, avant d’être remis en liberté ce jeudi.

« Le juge qui a omis de signer le mandat d’arrêt de Christian Van Eyken est assisté d’un collaborateur qui n’est pas un greffier mais un ancien chauffeur du tribunal, qui a une scolarité du niveau D soit celui de l’école primaire. En raison de la difficulté que nous avons à trouver des greffiers, nous avons assumé cet homme comme greffier de fonction de niveau B, soit du niveau d’études supérieures de type court. Il l’a accepté ainsi que les responsabilités qui s’attachent à cette fonction en continuant à être payé en niveau D, et remplit sa fonction du mieux qu’il peut sans en avoir forcément les compétences », a indiqué Luc Hennart.

« Dans ce cas précis, il n’a peut-être eu pas toute l’attention nécessaire et n’a pas vu que le juge avait oublié de signer le mandat d’arrêt de Christian Van Eyken. Mais en aucun cas, il n’encourra de sanctions, pas plus que le juge car ce qui s’est produit est le résultat d’un problème chronique de déficit en capacité humaine et matérielle. Aujourd’hui, c’est comme si nous travaillions dans un bloc opératoire avec des chirurgiens assistés par des femmes de ménages qui utilisent des goupillons de toilette pour nettoyer les veines et les artères », a-t-il ajouté.

« Si nous pouvions travailler de manière correcte, les erreurs comme celle commise avec Christian Van Eyken, seraient sensiblement plus limitées et nous serions moins en état de risque permanent comme c’est le cas actuellement. Imaginez si cette erreur s’était produite avec quelqu’un comme Mehdi Nemmouche. Le pouvoir judiciaire n’a jamais été aussi malmené qu’aujourd’hui, où nous sommes obligés de colmater les brèches d’un bateau qui coule avec des chewing-gums et des sparadraps », a-t-il conclu.

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