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Armée : Vandeput demande à son personnel d' »encore faire preuve de patience »

L’armée n’organisera cette année, en l’absence de décision politique sur l’avenir de la Défense, aucun comité d’avancement, des instances internes destinées à recommander des nominations à un grade supérieur – au risque de provoquer d’énormes frustrations au sein des corps des officiers et des sous-officiers, a-t-on appris mardi de source sûre.

Cette décision redoutée – car elle aura des implications financières pour les personnes non promues et certains autres militaires n’entreront plus en ligne de compte pour une éventuelle promotion du fait d’une trop grande proximité avec leur départ à la retraite – a été annoncée dans un ‘Flash Défense’, une note circulaire diffusée par le service de communication de l’armée et signée par le chef de la Défense (Chod), le général Gerard Van Caelenberge, et le ministre, Steven Vandeput (N-VA).

« La Défense n’organisera pas de comités d’avancement en 2015. Afin de garder la chronologie actuelle des comités d’avancement et de traiter les catégories de personnel des sous-officiers et officiers de la même manière, le comité d’avancement 2016 pour sous-officiers supérieurs (adjudant-chef et adjudant-major, ndlr) siégera au plus tôt en avril 2016 », indique ce document obtenu par l’agence Belga.

« Le comité d’avancement 2015 pour officiers supérieurs (à partir du grade de major, ndlr) se déroulera en juin 2016 », ajoute le texte.

Pour la dernière fois, ces comités auront encore lieu en 2016 sur base des corps et des spécialités. Dès 2017, ils seront organisés selon les filières de métiers, précise encore le ‘Flash Défense’.

« En interne, la pilule passe de plus en plus mal »

Le leitmotiv des autorités politiques et militaires affirmant que « le personnel est notre première priorité… » a du plomb dans l’aile, a immédiatement réagi le secrétaire permanent de la CGSP-militaires, Patrick Descy, à l’agence Belga.

« Si, d’un point de vue externe, il est logique de ne pas procéder à des avancements sans plan stratégique, en interne la pilule passe de plus en plus mal », a-t-il ajouté, confirmant des échos recueillis dans certaines unités.

« Sans dialogue social, dans une opacité décisionnelle totale et en l’absence de plus en plus pesante d’un embryon de plan stratégique, c’est le personnel qui va encore faire les frais des promesses non tenues par ce gouvernement », a souligné le responsable du syndicat socialiste.

En pleine période de longs congés, le courage dont fait preuve l’autorité ne laisse présager rien de bon pour la suite de cette législature, a encore commenté Patrick Descy, précisant avoir reçu très rapidement une « avalanche de mails et SMS de militaires fous furieux ».

Steven Vandeput a obtenu vendredi dernier à l’arrachée, avant les vacances parlementaires, que le comité ministériel restreint se penche sur son projet de « plan stratégique » sur l’avenir de la Défense. Mais les principaux ministres du « kern » lui ont donné mandat d’élaborer après les vacances, via un « groupe de travail de politique générale » (GTPG) réunissant des représentants de plusieurs cabinets « différents scénarios budgétaires » pour l’avenir de la Défense « en conformité avec l’accord gouvernemental ». Ce qui revient à reporter toute décision à l’automne.

Le ministre a dès lors demandé aux quelque 31.000 membres du personnel de son département « d’encore faire preuve de patience » avant l’annonce des mesures concrètes liées à son plan 2015-2030.

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