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ArcelorMittal: l’exécutif wallon prépare un texte permettant l’appropriation de l’outil

Le Vif

Le gouvernement wallon élaborera un projet de décret permettant l’appropriation d’outils économiques, a annoncé mercredi le ministre wallon de l’Economie, Jean-Claude Marcourt, à l’issue d’une réunion de la « task force » ArcelorMittal, qui associe les représentants des travailleurs du site sidérurgique liégeois, du gouvernement wallon et d’organismes publics. Le ministre entend présenter le texte le plus rapidement possible au parlement wallon.

Ce texte ne visera pas seulement les outils sidérurgiques liégeois. Il aura une portée générale et comblera un vide dans la législation belge. La France ou les Pays Bas disposent de dispositifs comparables, a affirmé le ministre. La direction d’ArcelorMittal a demandé par ailleurs de rencontrer M. Marcourt dans les prochains jours sans donner de précision sur la nature des discussions qu’elle souhaite ouvrir.

M. Marcourt entend profiter de cette réunion pour poser au groupe sidérurgique « la question de céder tout ou partie des outils ». Il entend également élargir les discussions aux syndicats dans le cadre d’un scénario tripartite. La question d’un repreneur a également été abordée au cours de la réunion de la « task force ». La banque Degroof a eu 64 contacts avec des entreprises. Il reste aujourd’hui une piste exploratoire avec un groupe spécialisé dans la sidérurgie qui s’est manifesté tardivement, a expliqué le ministre sans donner d’autre précision. La presse a fait état ces derniers jours d’une entreprise du Qatar.

« Notre but reste de maintenir une sidérurgie intégrée même si nous savons que ce sera difficile », a souligné M. Marcourt.Ce n’est pas la première fois que l’issue de ce dossier est reportée. « L’objectif est d’aller vite. On doit compter en dizaine de jours et non en mois », a précisé le ministre.

Les syndicats se sont montrés satisfaits de voir le gouvernement wallon utiliser toutes les pistes qui s’offrent à lui.La FGTB a exhorté l’exécutif à ouvrir la voie de l’appropriation publique des outils sidérurgiques. Les choses seraient plus faciles si un candidat repreneur se manifestait, a reconnu le président de la FGTB-Métal liégeoise, Francis Gomez. Si celui-ci n’était pas présent, « il faudra bien réfléchir » et mesurer toutes les conséquences de cette appropriation par la Région wallonne.

La CSC s’est montrée plus prudente. « Le décret porterait tous ses fruits au cas où il y aurait un candidat repreneur. Il ne faut pas une nationalisation pour une nationalisation. S’il n’y a pas de repreneur, je connais la capacité des travailleurs liégeois mais il faut mesurer les conséquences d’un échec », a souligné le secrétaire général de la CSC Métal, Jordan Atanasov.

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