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Anvers va hériter d’un nouveau centre fermé pour les criminels illégaux

Le Vif

Mercredi soir, lors d’une réunion des membres de la N-VA à Anvers, Bart De Wever a annoncé notamment qu’un nouveau centre fermé pour criminels illégaux, dans des containers rachetés à Tilburg, allait voir le jour dans la ville dont il est le bourgmestre. Theo Francken, secrétaire d’Etat à l’Asile et à l’Immigration, devrait l’officialiser d’ici peu.

Mercredi 16 novembre, à 20h30. Environ 120 membres de la N-VA Anvers se sont réunis pour une nouvelle assemblée générale dans la salle Extra Time à Hoboken. L’occasion pour Bart De Wever de faire le point sur les avancées de son mandat à Anvers. Mais ce n’est pas tout : le président du parti nationaliste a réservé quelques primeurs à ses membres : « Je vais vous confier un secret [rires dans la salle], non, mais sérieusement, s’il y a une fuite ce n’est pas une catastrophe, mais je n’ai normalement pas à intervenir : c’est à Theo Francken de l’annoncer. » La curiosité du parterre de partisans est titillée.

Après avoir précisé ne pas vouloir donner « trop de détails », De Wever dévoile que le fédéral va racheter des containers inutilisés à Tilburg qui faisaient office de prison. La transaction va se faire selon lui à un bon prix : « Ce sont des Néerlandais, mais nous avons pu les avoir à un prix symbolique, car ils sont vides. » Avant d’ajouter : « Depuis que je suis actif en politique, on ne cesse de demander de construire un centre fermé pour les criminels illégaux. Nous allons en avoir un et assez rapidement. Même mon prédécesseur, Patrick Janssens [SP.A], en avait fait une de ses priorités, mais il n’y est jamais arrivé. » Selon les estimations du bourgmestre, le centre pourrait accueillir les criminels en situation irrégulière d’ici la fin de l’année prochaine, voire déjà en été.

Theo, mon ami

Ce nouveau centre fermé permettra d’augmenter la capacité de détention. Pour le moment, le nombre de places disponible est limité, ce qui mène à des scénarios qui soulèvent certaines questions. En effet, Bart De Wever confie : « Il n’y a pas assez de capacité. Ça va si loin que quand nous planifions des interventions, nous devons réserver des places. C’est l’avantage d’avoir un secrétaire d’État comme ami. Quand nous allons par exemple faire une razzia dans le quartier rouge, on demande « combien de places avez-vous pour nous ? Combien pouvez-vous en expulser ? Vers quel pays volent les prochains avions ? » [rires] Vous pouvez rire, mais c’est vraiment comme ça ! Alors, vous arrêtez les gens jusqu’à ce que la prison soit remplie. »

Même si le nombre d’expulsions a atteint un niveau record cette année, le chef d’Anvers estime qu’il y a encore de la marge : « Il y a 1000 prisonniers de moins par rapport au début de la législature. C’était tous des illégaux qui ont été expulsés par avion. Si on peut remplir un avion, ce serait fou de ne pas le faire ! »

Outre une augmentation de la capacité de détention, le président de la N-VA souhaite promouvoir des accords de rapatriement avec de nouveaux pays pour pouvoir éviter certains problèmes : « On ne peut pas arrêter un illégal pendant plus de 6 mois, à moins qu’il ne soit condamné. C’est un point essentiel : 70 % des personnes arrêtées sont des Marocains. S’ils sont arrêtés, la première chose qu’ils disent c’est qu’ils sont algériens et on doit prouver qu’ils ne le sont pas. Avant d’y arriver, les 6 mois sont déjà passés et ces individus se retrouvent dans la nature. J’espère que nous allons pouvoir atteindre de meilleurs résultats, mais nous devons d’abord pouvoir les enfermer. »

« Il y en a qu’on ferait mieux de refuser »

En septembre 2015, Bart De Wever avait déclaré lors d’une précédente assemblée générale qu’il ne voulait plus accueillir de migrants supplémentaires à Anvers. Près d’un an plus tard, il justifie ce choix. Selon lui, il y a un contraste de plus en plus marqué entre les emplois que crée l’économie anversoise et les habitants d’Anvers. Alors qu’Anvers est la ville la plus riche de Flandre et le moteur économique de la Belgique, la capacité fiscale d’un Anversois est en train de diminuer.

Il estime que le plus grand défi de cette prochaine décennie est d’arriver à exploiter les talents des nouveaux arrivants, mais lance directement après : »Évidemment, tout dépend de qui on laisse rentrer. Il y en a qu’on ferait mieux de refuser, on peut en parler pendant des heures, mais la réalité est que nous avons la spécialité de laisser rentrer des gens qui ne seront pas actifs sur le marché du travail, et ce ni aujourd’hui, ni demain, ni après-demain et peut-être jamais. » Il ajoute que, de ce fait, l’immigration est perçue comme un problème, car la population ne l’associe pas à un enrichissement.

Il utilise finalement des statistiques pour confirmer cette thèse : « parmi les citoyens hors-Union européenne à Anvers, 6 personnes sur 10 ne travaillent pas. On nous a reproché d’avoir toujours été réticents, surtout lors de la dernière crise, à accepter de nouveaux réfugiés. Mais nous adoptons cette position, car nous nous rendons compte que celui qui habite déjà ici a beaucoup de mal à réussir. »

Dominique Dewael

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