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Antoine Duquesne est mort

L’ancien ministre libéral, Antoine Duquesne, est décédé ce matin à l’âge de 69 ans.

Victime d’un accident cardio-vasculaire en 2006, il était hémiplégique et avait perdu l’usage de la parole, peut-on lire sur le site de RTL-TVi. Il fut notamment ministre de l’intérieur, président du PRL puis du MR et député européen.

Il a toujours mené une « politique balancée » Le président du MR, Didier Reynders, a mis l’accent sur le fait que tout au long de sa carrière politique Antoine Duquesne avait mené une « politique balancée », alliant fermeté et humanité.

M. Reynders a souligné qu’un long compagnonnage le liait à Antoine Duquesne qui a été la première personnalité du PRL qu’il avait rencontrée et avec laquelle il avait été amené à travailler au cabinet de Jean Gol. Il a ensuite travaillé avec Antoine Duquesne au sein du parti puis au gouvernement.

Pour le président du MR, tout au long de sa carrière politique, Antoine Duquesne a mené une « politique balancée ». Ce fut le cas lorsqu’il était ministre de l’Intérieur. Il a alors mené une politique à la fois ferme et humaine en matière d’immigration. Cette caractéristique a aussi marqué son passage à l’Education nationale où il a défendu une logique de l’effort pour un épanouissement personnel des jeunes.

Les mêmes préoccupations ont été au centre de son action au Parlement européen mais un accident cérébral a malheureusement interrompu brutalement sa carrière, a ajouté M. Reynders.

En quelques mois, le MR a perdu deux de ses anciens présidents, a-t-il encore rappelé. Le décès d’Antoine Duquesne suit en effet celui de Daniel Ducarme survenu fin août.

« Une grande figure du libéralisme »

« Avec le décès d’Antoine Duquesne, ce n’est pas seulement une grande figure du libéralisme qui disparaît mais aussi un grand ami », a commenté l’ancien ministre et député européen Louis Michel. Pour lui, Antoine Duquesne incarnait la loyauté à la tradition libérale.

Et de rappeler que, doté d’une grande intelligence et d’une immense intégrité, Antoine Duquesne a mené la réforme des polices, une des réformes les plus difficiles de ces dernières années. « C’était un homme de lois, de principes, lucide et généreux. Il a fortement inspiré l’esprit et l’idéologie libérale. Il croyait à la Belgique comme il croyait au projet européen. Il a mené une action politique faite de constance et d’ouverture au service de ses concitoyens », dit encore Louis Michel.

Le ministre MR de la Coopération, Charles Michel, abonde dans le même sens, parlant d’une « grande figure du libéralisme belge » et d’un « homme de conviction et d’expérience ».

« Attaché à son terroir luxembourgeois, il a toujours été un ardent défenseur de notre pays en mettant toujours sa force de caractère au service de ses convictions libérales et réformatrices. Rassembleur et chaleureux, il a été un défenseur des valeurs libérales et réformatrices », a rappelé Charles Michel.

Le ministre régional wallon cdH, Benoît Lutgen, a pour sa part souligné qu’Antoine Duquesne était « un homme politique brillant, un Européen convaincu et un grand volontariste qui avait le sens de l’intérêt général. C’était aussi un homme de coeur, élégant, tenace et particulièrement attentif à chacun ».

La présidente du cdH, Joëlle Milquet, a tenu à rendre hommage « à l’homme, à ses qualités humaines et professionnelles ». Elle ajoute qu’elle a toujours pu apprécier sa force de travail, sa conscience professionnelle, son perfectionnisme et sa maîtrise des dossiers.

Mme Milquet dit aussi « saluer son action, notamment en tant qu’artisan de la réforme des polices, ainsi que son engagement loyal et dévoué à son pays ».

La présidente du cdH conclut en disant qu’elle gardera de lui « le souvenir d’un homme d’Etat, d’un homme de droit, de parole, affable, discret et chaleureux ». Elle a aussi souligné « le courage et la lucidité dont il a fait preuve, face aux séquelles de la maladie ».

Les co-présidents d’Ecolo Sarah Turine et Jean-Michel Javaux ont salué en la personne d’Antoine Duquesne « un homme politique d’une grande ouverture et d’une grande empathie ».

Ils rappellent le travail effectué par Antoine Duquesne en tant que ministre de l’Intérieur sous le gouvernement arc-en-ciel pour faire aboutir la réforme des services de police et une importante régularisation de sans-papiers.

Antoine Duquesne s’est toujours montré soucieux de la défense des libertés et des droits de ses concitoyens, soulignent-ils.

« C’est un politique gentleman à l’élégance du coeur que perd notre pays », a commenté le président du PS Elio Di Rupo. Il salue la mémoire d’une personnalité politique « d’une grande correction, fidèle à ses idées et respectueuse de celles des autres ».

Elio Di Rupo souligne la conviction européenne dont a fait preuve Antoine Duquesne, ainsi que sa « grande détermination dans la mise en oeuvre de ses actions politiques ». « La Belgique perd un homme qui a toujours mis son intelligence au service de l’intérêt général », ajoute le président du PS.

Son parcours Il a notamment occupé les postes de ministre de l’Education nationale de 1987 à 1988 et ministre de l’Intérieur de 1999 à 2003. Il a aussi été président du MR et a terminé sa carrière comme parlementaire européen. Il a quitté la politique active en 2006 à la suite son accident cérébral.

Antoine Duquesne est né le 3 février 1941 à Ixelles mais c’est un Ardennais dans l’âme. Il a été élu communal et bourgmestre de la petite commune de Manhay. Avocat de formation, il a fait son doctorat en droit à l’Université de Liège.

Il a commencé sa carrière politique en travaillant dans différents cabinets ministériels avant de devenir, en 1987, ministre de l’Education nationale, poste qu’il a occupé jusqu’en 1988.

Son parti se retrouve alors dans l’opposition et entre dans une période de turbulences. Antoine Duquesne siège au Sénat et en 1990, il devient co-président du PRL avec Daniel Ducarme. Ceux que l’on appelait « les ducs » passent le relais à Jean Gol en 1992.

De 1991 à 1999, Antoine Duquesne a siégé à la Chambre où il a été particulièrement actif à la Commission de la Justice en tant que parlementaire de l’opposition.

En 1999, il est réélu à la Chambre et lorsque les libéraux reviennent au pouvoir, il devient ministre de l’Intérieur, poste qu’il occupera pendant toute la législature. A ce titre, il a mené à bien quelques opérations délicates comme l’organisation de l’Euro 2000, a assuré la sécurité pendant la présidence belge de l’Union européenne et pour le passage à l’Euro, et organisé la régularisation des sans-papiers. Il a aussi veillé à la mise en oeuvre de la réforme des polices. Souvent contesté et faisant l’objet d’attaques de l’opposition mais aussi de composantes de la majorité, il a malgré tout tenu le cap.

Aux élections de 2003, il est élu au Sénat et en mai de cette année, il devient président intérimaire du MR, fonction qu’il occupe jusqu’en 2004.

En 2004, il est élu parlementaire européen et en 2006 il est victime d’un accident cérébral qui met fin à sa carrière politique active.

Le Vif.be, avec Belga

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