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Anorexique, Alice dénonce ses conditions de traitement à l’hôpital

Le Vif

L’avocat d’Alice, une jeune fille souffrant d’anorexie, a affirmé, mardi, que sa cliente ne se sentait plus capable de rester à l’hôpital où elle séjourne depuis décembre suite à une décision judiciaire. La jeune femme a demandé, mardi, devant le tribunal de première instance de Bruxelles, à pouvoir sortir du service de psychiatrie de l’hôpital Brugmann où elle est soignée, parce qu’elle ne supporte plus être nourrie par sonde et attachée à son lit.

« L’audience s’est très bien passée. Nous sommes confiants. Notre cliente a pu largement s’exprimer et nous avons eu une bonne écoute de la part des magistrats », a annoncé, mardi, Me Onur Yurt, l’avocat d’Alice.

« Nous avons demandé à ce qu’elle puisse sortir de l’hôpital et être soignée chez son père où tout le suivi médical et psychologique sera assuré », a poursuivi l’avocat.

Ce dernier a expliqué que dans le cadre de l’application de la loi sur la protection des malades mentaux, trois critères devaient être remplis pour qu’on décide le placement de la personne dans un établissement psychiatrique.

Notamment, il faut prouver qu’il n’y a plus d’autres alternatives. Or, ce n’est pas le cas pour Alice, selon Me Yurt, puisque sa famille la soutient.

« L’hôpital n’est pas toujours une solution et dans le cas d’Alice, ce n’en est pas une. Elle ne se sent plus capable d’y rester. Dans ce cas-ci, et je précise bien ‘ce cas-ci’, ça ne se passe pas bien. C’est le droit de ma cliente d’avoir recours à d’autres médecins. De plus, Alice a des projets. Elle veut suivre des études d’infirmière, voyager, etc. », a ajouté Me Onur Yurt.

La jeune femme de 21 ans, anorexique depuis l’âge de 11 ans, a rapporté que ses médecins « soignaient plus le corps que l’esprit ».

Elle avait dénoncé, notamment via Facebook, le fait qu’elle était nourrie par sonde et que le personnel soignant de l’hôpital Brugmann l’attachait parfois à son lit lorsqu’elle essayait d’enlever cette sonde.

Le père d’Alice a également confié, mardi, qu’il était prêt à accueillir à nouveau sa fille chez lui. « J’ai confiance en elle. Mon devoir est de la soutenir. Il y a aujourd’hui une note d’espoir qu’il n’y avait jamais eu avant dans sa lutte contre l’anorexie », s’est exprimé le papa.

Alice, quant à elle, s’est dite « très touchée par l’énorme soutien » qu’elle a reçu de membres de Facebook. « C’est un soutien important qui m’aide à renouer avec la société », a-t-elle encore révélé.

Alice et ses proches ont fait appel d’une décision judiciaire survenue en décembre dernier ordonnant qu’elle soit admise dans un centre psychiatrique, dans le cadre de la loi sur la protection des malades mentaux.

La jeune femme âgée de 21 ans est anorexique depuis 10 ans. Elle ne pèse qu’un peu plus de 30 kilos.

En appel, mardi, les juges du tribunal de première instance de Bruxelles ont entendu la demanderesse à huis clos. Ils rendront leur décision dans une semaine, au plus tard.

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