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André Antoine dénonce un aéroport national « très flamand »

Le Vif

Le ministre wallon en charge de la politique aéroportuaire André Antoine a ménagé le patron de Ryanair Michael O’Leary, mercredi lors d’un débat d’actualité au parlement wallon, estimant qu’il avait « dégainé le premier » après avoir été provoqué par un aéroport national « souvent très flamand ».

« J’ai la faiblesse de croire que la stratégie de Michael O’Leary est une stratégie qu’il n’a pas souhaitée, mais qui s’est imposée à lui », a affirmé M. Antoine (cdH). A ses yeux, le choix de Ryanair de s’installer dans un aéroport « dit national, mais souvent très flamand » résulte notamment de la décision unilatérale d’y accueillir du low cost, une stratégie qui concerne nombre de compagnies aériennes dans les capitales d’Europe, a poursuivi le ministre wallon. « Provoqué, (Michael O’Leary) a décidé de dégainer le premier, puisqu’il sera présent dans toute une série de capitales ». André Antoine s’est dit serein dès lors que Ryanair continue d’affirmer Charleroi comme son pôle principal en Belgique pour le low cost. Il a souligné l’achat par la compagnie irlandaise de 25 nouveaux avions « dont une partie pour de nouvelles destinations à Charleroi », mais aussi la diversification des compagnies aériennes à l’aéroport carolo. A l’inverse, il a mené une nouvelle charge contre l’aéroport-national, rappelant la plainte déposée le 13 novembre dernier devant les instances européennes contre la SOWAER (société wallonne des aéroports). « A chaque fois nous avons gagné » dans ce type d’actions, « parfois mues par un sentiment très national flamand ». Le ministre, applaudi au terme de son intervention par la majorité comme l’opposition, a par ailleurs jugé le parlement wallon uni sur sa politique aéroportuaire. Le chef de groupe de l’opposition MR, Willy Borsus, a toutefois dit sa perplexité sur la manière dont le revirement de position de Michael O’Leary a été appris, ainsi que sur le fait que la faiblesse des taxes par passagers à Charleroi n’a pas empêché ce choix.

En marge du débat, le ministre-président wallon Rudy Demotte a appelé à l’instauration d’un espace de dialogue entre les aéroports régionaux et fédéraux, rejoignant ainsi l’appel d’André Antoine à une « paix du ciel ». « A l’heure où l’ensemble des gouvernements de notre pays se mobilisent, dans un esprit de coopération, pour une relance économique et plus de compétitivité, j’estime que nous n’avons strictement rien à gagner de ce type de querelles intra-belges », a commenté M. Demotte sur son profil Facebook. Jugeant regrettable et stérile la plainte de l’aéroport de Zaventem à l’encontre de l’aéroport de Charleroi auprès de la Commission européenne, il demande de « privilégier le dialogue et les attitudes constructives aux critiques et expressions de jalousie ». « Aujourd’hui plus qu’hier, le cynisme commercial est une raison supplémentaire de préconiser le dialogue constructif entre aéroports », selon le chef de l’exécutif wallon.

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