© BELGA

Anderlecht – BNP Paribas : un partenariat record

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Cercle d’affaires ? Lieu de pouvoir ? Le club d’Anderlecht n’est pas un endroit comme les autres pour la banque franco-belge BNP Paribas. On y parle business depuis plus de 30 ans. Et ce n’est pas près de changer.

Par Olivier Mouton

Dans la loge centrale du stade Constant Vanden Stock, Peter Vandekerckhove jubile. Le Sporting d’Anderlecht vient de l’emporter facilement devant Lokeren. Le CEO de tout le réseau d’agences et du private banking de BNP Paribas Fortis savoure une dernière bière. Autour de cette figure-clé de la banque, quelques journalistes qui comptent dans la presse économique et financière. Le match terminé, il évoque longuement, de façon informelle, les mutations profondes auxquelles le secteur est confronté, sa « responsabilité sociétale », son rôle majeur pour la stabilité du pays….

Dans les loges aux alentours et sur la tribune d’honneur, on décortique les actions du match mais on parle aussi business. Sans cravate et sans retenue. On y croise les habitués des lieux : Eddy Merckx, le ministre libéral Guy Vanhengel, Etienne Davignon, les responsables du club, des personnalités en vue du secteur immobilier bruxellois… Les coulisses du club s’apparentent-elles à un cercle d’affaires ? « Arrêtez de parler comme ça, s’énerve Peter Vandekerckhove. C’est du réseautage normal. Nous avons 3,6 millions de clients. On a une position dans la société et le football est le sport où l’on peut le mieux la rencontrer. C’est ici que l’on donne un peu de retour à la société, à nos clients. That’s it ! Cela n’a rien d’incroyable. » Oui, il assiste régulièrement aux matchs en compagnie de clients, de prospects, d’amis. « Je signe des contrats, parfois, c’est vrai, mais j’en signe partout, tous les jours. »

Le club d’Anderlecht n’est pourtant pas un lieu comme les autres pour BNP Paribas Fortis. Chaque année, elle invite pas moins de 16 000 personnes dans le stade. Elle y dispose d’une des plus belles loges et d’une vingtaine de places dans la tribune d’honneur et d’une tribune de 500 personnes. « C’est un endroit fondamental pour nous, reconnaît le CEO. Cela fait plus de trente ans que nous collaborons. C’est plus qu’un sponsoring, c’est un partenariat, une fête. Anderlecht représente toute la Belgique contrairement à Bruges ou au Standard qui ne représentent que la Flandre ou la Wallonie. »

« Les contacts qui ont lieu dans les loges à Anderlecht ou dans un autre club sportif ne sont pas comparables avec la participation à des cercles d’affaires comme ceux de Wallonie ou de Lorraine, souligne un chef d’entreprises habitué du stade Constant Vanden Stock. Là-bas, on paye une cotisation spécialement pour rencontrer des dirigeants, des gens qui comptent. Assister à un match, c’est avant tout un moment de plaisir. Et cela permet de briser la glace avec ceux qui sont plus mystérieux. Quand on crie ensemble pour fêter un goal, cela change tout de suite une relation professionnelle. C’est autre chose que l’opéra… »

Montant de ce partenariat, gardé comme un secret d’Etat : entre 6 et 8 millions d’euros annuels (20% environ du budget d’Anderlecht), compte tenu des échanges de tickets d’entrée, de la mise à disposition des joueurs pour certains événements et des opérations à l’égard des supporters. Mais est-il est-il éternel ? « Si on nous offre dix fois la mise, alors, nous discuterons peut-être. » Une phrase lancée davantage comme une blague que comme un défi.

Le reportage intégral dans Le Vif/L’Express de cette semaine

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire