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Amiante dans les écoles : Joëlle Milquet se veut rassurante

La ministre de l’Éducation, Joëlle Milquet, s’est voulue rassurante mercredi quant aux risques liés à la présence d’amiante dans les établissements scolaires en Fédération.

Réagissant à un article de Sudpresse sur le sujet, la ministre dit toutefois prendre « avec précaution » le chiffre avancé en manchette par le quotidien selon lequel la substance cancérigène serait présente dans sept écoles sur dix en Communauté française. « Comme tous les experts le disent, il est difficile d’évaluer avec précision la présence d’amiante dans les écoles », insiste son porte-parole, rappelant que l’amiante n’est inventoriée que lorsqu’on en découvre à l’occasion de travaux dans les établissements. « C’est un dossier dont on hérite. Celui-ci est pris au sérieux et fait l’objet d’un suivi scrupuleux », a assuré le porte-parole. La ministre rappelle que c’est à chaque pouvoir organisateur des écoles de réaliser, conformément à la législation fédérale, l’inventaire concernant l’éventuelle présence d’amiante dans les locaux. Pour les écoles qui relèvent du réseau organisé par la Fédération (ex-Etat), l’inventaire est réalisé et des procédures de prévention sont appliquées, assure la ministre. En 2015, 35 dossiers spécifiques à l’élimination d’amiante dans des écoles de la Fédération ont été introduits pour un montant total des travaux de l’ordre de 1 million d’euros. Le programme prioritaire des travaux (PPT) créé en 2007 par la Fédération peut également être sollicité à cette fin par les écoles de tous les réseaux. Doté de près de 40 millions d’euros par an, celui-ci voit chaque année dix pc – soit 4 millions d’euros environ- de ses moyens mobilisés pour des travaux de désamiantage, précise-t-on encore auprès de Joëlle Milquet. Ces efforts s’inscrivent dans un plan global de lutte contre l’amiante dans les écoles « avec des travaux progressifs et planifiés ». Du côté de l’enseignement libre, qui scolarise un enfant sur deux en Fédération, on précisait mercredi qu’en termes de contamination par l’amiante, la situation était toutefois différente que dans le réseau officiel. « A l’inverse du réseau de la Communauté qui a beaucoup construit dans les années 60 à l’aide de bâtiments pavillonnaires (où l’usage d’amiante était courant, ndlr), dans le libre, les bâtiments sont plus anciens. Ils ont donc été construits à une époque où l’on utilisait pas d’amiante », explique le porte-parole du secrétariat général de l’enseignement catholique (Segec), Conrad Van de Werve. Si le problème est moindre, il n’est toutefois pas inexistant, reconnaît toutefois le Segec. Quelques écoles du réseau libre contiennent bel et bien de l’amiante mais « tous les travaux prioritaires sont effectués », assure-t-on. On y précise toutefois que le rythme de ces travaux de décontamination pourrait être plus rapide si les moyens financiers mis à disposition par les pouvoirs publics étaient plus généreux.

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