Laurette Onkelinx. © Belga

Allocations familiales à Bruxelles: le PS menace le cdH

La présidente de la fédération bruxelloise du PS Laurette Onkelinx a menacé dimanche le partenaire cdH d’une majorité alternative au parlement régional en cas de blocage au gouvernement sur le dossier des allocations familiales.

Le dossier est actuellement bloqué alors que PS, DéFI et les partis flamands de la majorité sont partisans d’un système permettant à tous les enfants de basculer dans le nouveau régime dès l’entrée en vigueur de la réforme. Il est question d’un montant de base variant de 145 euros à 190 euros selon les situations, en fonction des suppléments sociaux.

Le cdH est demandeur d’un système qui collerait le plus possible aux régimes des autres régions qui ne feront appliquer les effets de la réforme qu’aux enfants nés après cette période.

Les écologistes, qui ont une proposition qui se veut proche de celle défendue par la majorité des partenaires du gouvernement bruxellois, a fait offre de service pour une majorité alternative. La situation s’est tendue au début de l’année avant que la tension ne retombe. Le chef de groupe cdH au parlement bruxellois Benoît Cerexhe avait averti que l’adoption de la réforme via une majorité alternative ferait tomber le gouvernement.

Dimanche, à l’occasion des voeux de la fédération aux militants socialistes, Laurette Onkelinx n’a pas caché son impatience et son irritation à l’égard du partenaire cdH. « Je le dis clairement: s’il n’y a pas d’accord au gouvernement, il faudra que le travail se poursuive au parlement et qu’on vote, fut-ce avec une majorité alternative. Ce n’est pas mon choix, mais il y en marre! », a-t-elle lancé.

Depuis que le cdH a tenté de renverser les majorités régionales et de Communauté – ce qu’il n’a réussi à faire qu’en Wallonie – les relations se sont détériorées avec le parti socialiste. « Je ne comprends pas le cdH… », a dit dimanche Laurette Onkelinx. « A leur propos, je reprendrai une image, qui me vient de la lecture du magnifique livre d’Alice Zeinter, « L’art de perdre »: comprendre le cdH, autant rechercher les racines du brouillard », a-t-elle ajouté. La cheffe de file socialiste a dit espérer « un sursaut, et que ce partenaire cessera de jouer cavalier seul ou pire, d’oublier que Bruxelles ne se fond pas dans l’identité wallonne ou flamande » alors que « notre Région est unique, et mérite d’être défendue dans sa belle singularité ».

Laurette Onkelinx a souligné la singularité bruxelloise, avec « plus de familles monoparentales, plus de familles nombreuses, plus de pauvreté, et la nécessité d’avoir une classe moyenne qui se sente bien dans sa Région ». Tous les droits sont acquis dans la réforme, « donc aucun perdant dans notre proposition », a-t-elle assuré, ajoutant même que « 77% des familles vont gagner plus d’allocations familiales ».

Défendant l’identité bruxelloise, Laurette Onkelinx n’a pas été jusqu’à rejoindre la proposition de la coprésidente d’Ecolo Zakia Khattabi qui avait prôné la suppression des commissions communautaires dans la Région-Capitale. Si elle a dit partager le constat de la complexité institutionnelle héritée de compromis historiques, Mme Onkelinx ne considère pas que l’urgence invite aujourd’hui à opérer ce grand nettoyage. « Le plus urgent pour moi, n’est pas de se plaindre de cette réalité, mais d’aller dans le concret de la vie des gens. Sur les marchés, dans les associations, en porte-à-porte, je n’ai pas envie de dire ‘Madame, ne pensez-vous pas que la vie serait plus belle sans la COCOM?’ Non! On va y aller, en montrant que les socialistes à la gestion communale, cela fait la différence et des exemples, j’en ai à foison », a-t-elle expliqué. La présidente de la fédération a alors égrené le bilan de la participation des socialistes à la gestion communale, dont la création de nombreuses écoles et crèches.

Contenu partenaire