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Alain Destexhe alimente le débat d’idées pour la présidence du MR

Le député de la Communauté française Alain Destexhe a présenté mercredi à la presse un manifeste d’une quinzaine de pages destiné à alimenter le débat d’idées pour la présidence du MR, envers laquelle il se dit cependant très hésitant.

S’il s’avoue « tenté » par une candidature à la succession de Didier Reynders, celui qui a souvent été présenté comme un électron libre au sein du MR fait davantage part de ses hésitations au vu de sa situation personnelle et de considérations politiques.

« Si l’un des candidats reprend une partie de mon programme, cela pourrait influencer ma décision », a-t-il d’ailleurs répondu à une question d’un journaliste.

M. Destexhe a proposé il y a quelques mois à Didier Reynders de prendre la direction du centre Jean Gol, qu’il veut transformer en un « véritable ‘think tank’ à l’américaine » pour propager les idées réformatrices.

Son manifeste « Alternative réformatrice » qu’il envoie ce mercredi aux militants se veut une contribution au débat d’idées interne au MR, alors que Charles Michel et Daniel Bacquelaine – les deux candidats actuellement en lice – ont, pour le premier, présenté un manifeste amendable ou, pour le second, pas encore publié de programme.

Se plaçant sous l’égide de Jean Gol dont il a exhibé un portrait et le manifeste devant les caméras, M. Destexhe souhaite que l’échiquier politique au sud du pays se déplace vers le centre-droit et la droite, « avec le MR comme pivot, en essayant d’attirer un cdH peu homogène et un Ecolo dont la base reste flottante ». « Il n’est pas exclu que le PS évolue aussi », ajoute-t-il, qualifiant ce parti « d’anachronisme ».

Il estime à ce titre que la Communauté Wallonie-Bruxelles constitue une « anomalie » au niveau européen par son positionnement à gauche, avec un PS présent au pouvoir depuis 23 ans, et propose une « bataille des idées » pour « abattre les remparts du conformisme et du politiquement correct ».

Limitation des allocations de chômage pour les moins de 40 ans, possibilité pour les entreprises et ONG de fonder et gérer des écoles, interdiction des signes religieux ostentatoires aux mandataires publics, parcours d’intégration civique à la flamande pour les nouveaux immigrés, modèle new-yorkais de lutte contre la criminalité, « écologie bleue » combinant croissance et environnement, etc, sont quelques-unes des propositions qu’il défend.

« Belgicain » assumé, Alain Destexhe n’en reconnaît pas moins la nécessité de « regarder la réalité en face » en acceptant une « très grande autonomie des Régions et Communautés ».

« Le MR doit se positionner beaucoup plus qu’aujourd’hui sur un certain nombre d’enjeux », résume-t-il.

Car si le nouveau président du MR aura « une légitimité électorale très forte » du fait qu’il sera choisi par correspondance par les militants, il n’aura pas encore « le poids politique des grands hommes du parti de ces dernières années », juge Alain Destexhe.

Les candidatures à la présidence du MR doivent être rentrées avant le 4 janvier. Le nouveau président sera connu le 14 février, sauf suspension du processus dû à d’éventuelles élections législatives anticipées.

Le Vif.be, avec Belga

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