La centrale nucléaire de Tihange © BELGA/Eric Lalmand

Aix-la-Chapelle au Conseil d’Etat pour faire annuler le redémarrage de Tihange 2

La région urbaine allemande d’Aix-la-Chapelle a introduit un recours devant le Conseil d’Etat contre l’autorisation de redémarrer le réacteur nucléaire de Tihange 2, a confirmé l’instance mardi. La décision n’est pas attendue avant plusieurs mois.

La région urbaine, frontalière de la Belgique, avait annoncé la semaine dernière qu’elle avait décidé de s’opposer au redémarrage du réacteur nucléaire de Tihange 2. Celui-ci avait été mis à l’arrêt en mars 2014 après la découverte de microfissures sur la cuve. Après enquête, l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN) avait autorisé le redémarrage du réacteur. Celui-ci a eu lieu en décembre 2015. Mais les Allemands, tout comme plusieurs communes néerlandaises proches de la frontière belge, ont exprimé leurs craintes.

Aix-la-Chapelle a désormais porté plainte. Ses avocats ont demandé une suspension de la décision de l’AFCN. « Je suis très satisfait de leur travail. Il est excellent, d’autant plus qu’il s’est réalisé sous une énorme pression en terme de temps », a confié le préfet de la région urbaine, Helmut Etschenberg (CDU, parti de la chancelière Angela Merkel). « Nous voulons nous assurer que les habitants de notre région peuvent se sentir en sécurité. »

La région urbaine a mandaté le cabinet d’avocats de Düsseldorf Heuking-Kühn-Wojtek et le Bruxellois Blixt. Ce dernier, fondé notamment par l’ex-députée Groen Tinne Van der Straeten, est spécialisé dans les questions climatiques et énergétiques.

Les autorités belges ont 60 jours pour formuler une réaction à la plainte. La décision du Conseil d’Etat n’est pas attendue avant plusieurs mois, voire plusieurs années. Entre-temps, Tihange 2 continuera de fonctionner, tout comme l’autre réacteur « fissuré » Doel 3.

Une autre plainte est également prévue devant le tribunal de première instance.

Contenu partenaire