Antonio Gozzi, président du groupe italo-suisse Duferco. © BELGA/Dirk Waem

Affaire Kubla: Antonio Gozzi, ex-Messie de la sidérurgie wallonne, au coeur de la tourmente

Les président et directeur général de Duferco ont été arrêtés dans le cadre de l’affaire Kubla pour de supposés faits de corruption en RDC.

Antonio Gozzi et Massimo Croci, respectivement président et directeur général (managing director) du groupe italo-suisse Duferco, ont été arrêtés lundi par le juge d’instruction Michel Claise dans le cadre de l’affaire Kubla pour de supposés faits de corruption en République démocratique du Congo. Ils ont été inculpés de corruption comme auteur ou co-auteur, brouillant définitivement leur image alors qu’à une époque, Antonio Gozzi était considéré comme le Messie d’une sidérurgie wallonne en pleine déliquescence.

A la tête de Duferco, l’homme débarque en Belgique au printemps 1997. Il reprend alors les Forges de Clabecq en faillite avant de se porter au secours, deux ans plus tard, des anciennes usines Boël à La Louvière et de Carsid à Charleroi. A coups de lourds investissements et avec l’aide de la Région wallonne, la situation s’améliore. Mais l’éclaircie n’est que provisoire.

En mars 2012, Duferco annonce finalement la fermeture de la phase à chaud de Charleroi. « Même s’il y a du soleil dehors, ce n’est pas une belle journée pour Duferco et les travailleurs de Carsid », déclare alors Antonio Gozzi. « J’ai pris mon bâton de pèlerin, j’ai fait le tour du monde pour retrouver un repreneur pour Carsid mais ces efforts n’ont pas apporté de solution. Sans avoir un espoir, une hypothèse de solution de crise, traîner, perdre du temps aurait été criminel », explique-t-il en ajoutant: « franchement, pour un sidérurgiste, fermer un haut-fourneau est une des plus grandes tristesses dans une vie professionnelle. »

Un an plus tard, c’est au tour de l’usine de La Louvière, spécialisée dans les produits longs, de payer le prix fort. « Aujourd’hui est une autre triste journée pour la Wallonie, pour les travailleurs, leur famille et pour Duferco aussi. On arrive à la fermeture de Duferco produits longs, qui était la dernière présence sidérurgique de Duferco en Wallonie et à La Louvière. Une page de l’histoire de Duferco en Wallonie se referme », déplore à nouveau Antonio Gozzi qui avoue la difficulté psychologique, pour un sidérurgiste comme lui, de fermer cette usine.

A l’heure actuelle, Duferco ne possède plus en Belgique qu’une unité de production à Tildonk, près de Louvain. Une autre société – Duferco Wallonie, basée à La Louvière – planche notamment sur la dépollution des sites de Clabecq et de Carsid. Elle exploite également le terminal multimodal de Garocentre à La Louvière.

Antonio Gozzi, lui, avait quitté la Belgique. Il y est revenu lundi pour répondre à la convocation du juge d’instruction Claise. Il a été placé sous mandat d’arrêt, tout comme le managing director de Duferco, Massimo Croci. Les deux hommes devraient comparaître dans le courant de la semaine devant la chambre du conseil.

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