Armand De Decker © Belga

Affaire Chodiev/De Decker : « Seul le client peut se plaindre de la hauteur des honoraires »

La ministre fédérale de l’Energie, Marie-Christine Marghem (MR), a pris dimanche la défense du ministre d’Etat et député bruxellois Armand De Decker (MR), au coeur de la polémique depuis des révélations de presse selon lesquelles il a perçu un demi-million d’euros d’honoraires de l’homme d’affaires Patokh Chodiev.

Sur le plateau de l’Invité (RTL-TVI) dimanche midi, Mme Marghem a jugé que, même si le contexte économique actuel pouvait rendre difficile d’admettre des honoraires aussi élevés, « la seule personne qui peut s’en plaindre, c’est le client (…) qui peut le faire auprès du bâtonnier de l’Ordre auquel appartient l’avocat en question ».

Chaque avocat, a-t-elle rappelé, est libre d’établir ses relevés d’honoraires « en toute probité et délicatesse », seul l’Ordre des avocats pouvant exercer un droit de contrôle. En milieu de semaine, son collègue de parti et de gouvernement, Willy Borsus, avait lui qualifié ces rémunérations, évaluées à 1.000 euros de l’heure, de « faramineuses ».

Ce commentaire montre que « Willy Borsus ne connaît pas la mécanique du conseil de l’Ordre, en tout cas l’organisation de notre profession sur ce plan-là », a jugé Mme Marghemla, elle-même avocate.

Dans la Libre Belgique, la présidente du Sénat, Christine Defraigne (MR), avocate également, appelait samedi son prédécesseur au perchoir de la Haute assemblée à faire « la clarté » sur ces montants.

« Monsieur De Decker a dit qu’il avait travaillé des centaines d’heures, je n’en sais rien. Il devrait faire la clarté sur les montants exacts. C’est à lui de voir, compte tenu de la bronca médiatique, s’il doit révéler in extenso les montants qu’il a perçus », avait-elle commenté, ajoutant pour sa part pratiquer les honoraires recommandés par l’Ordre, soit 120 euros de l’heure hors TVA.

Le parquet de Bruxelles a confirmé samedi avoir ouvert en 2013 une information judiciaire contre X dans l’affaire Chodiev – De Decker. A ce stade du dossier, aucun élément ne permet toutefois d’impliquer le ministre d’État et député bruxellois et aucun juge d’instruction n’a été saisi, a précisé une porte-parole du parquet de Bruxelles.

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