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ACW : « une bonne affaire pour Belfius »

Le Vif

Le président du Comité de direction de Belfius, Jos Clijsters, a assuré vendredi que l’accord passé avec l’ACW, le pendant flamand du Mouvement ouvrier chrétien (MOC), pour Belfius était « très avantageux », également pour l’Etat belge et donc le contribuable.

Il a également, lors d’une audition en commission des finances de la Chambre, assuré – tout comme le président du conseil d’administration, Alfred Bouckaert – que le ministre des Finances, Steven Vanackere, n’était « à aucun moment » intervenu durant les négociations.

Deux dirigeants de la la Société fédérale de participations et d’investissements (SPFI), Koen Van Loo et Robert Tollet, ont pour leur part affirmé qu’il n’y avait eu à leurs yeux aucune erreur dans le processus d’information du gouvernement – en l’occurrence M. Vanackere – à propos de l’accord sur les parts bénéficiaires de l’ACW dans Belfius. « Il s’agissait d’un accord commercial que la banque devait elle-même régler », ont-ils souligné à plusieurs reprises.

En janvier dernier, Belfius annonçait avoir racheté pour 110 millions d’euros les parts bénéficiaires que le MOC et son pendant flamand, l’ACW, détenaient dans Belfius Assurances et Belfius Banque.

Officiellement, la majeure partie de cette somme a été réinvestie dans un emprunt émis par Belfius qui doit rapporter 6,25% aux deux organisations. Mais, en toute discrétion, un bonus conditionnel de 1,5% a été prévu dans l’accord.

Il s’agit d’une « pratique très courante », a affirmé M. Clijsters à propos du bonus de 1,5% obtenu par l’ACW, qui représente environ un million d’euros par an.

M. Vanackere, un proche de l’ACW mis en cause dans cet accord, avait proposé jeudi au parlement d’entendre le CEO de Belfius, en se disant « droit dans ses bottes ».

Tant M. Clijsters que M. Bouckaert ont affirmé que le ministre des Finances n' »était intervenu à aucun moment » dans les négociations, qu’ils ont qualifiées de « question commerciale » entre la banque et le mouvement ouvrier chrétien. « Nous n’avons jamais reçu la moindre suggestion de la part du ministre des Finances ou de l’un de ses collaborateurs pour négocier dans un sens ou dans l’autre », ont-il dit.

Selon son patron, Belfius a réalisé ainsi une bonne opération. Les parts bénéficiaires étaient inscrites dans les comptes pour un montant de 170 millions d’euros, alors qu’elles ont été vendues pour 110 millions. « Et donc un bénéfice de 60 millions », ont expliqué les responsables de la banque.

Ce nouvel arrangement ne coûtait à Belfius que 5,5 millions d’euros, au lieu 15 millions, tout en garantissant d’autres avantages, comme le renforcement du capital propre, l’étalement dans le temps, la possibilité d’une résiliation unilatérale et l’abandon d’une possibilité de conversion en actions, ont-ils ajouté.

La commission des finances a également auditionné vendredi après-midi deux responsables de la Société fédérale de participations et d’investissements (SPFI), Koen Van Loo et Robert Tollet, et le président de l’ACW, Patrick Develtere.

M. Van Loo a admis avoir entendu lors d’une assemblée générale parler d’un taux de 6,25%, alors que dans sa première lettre adressée à M. Vanackere la SPFI avait mentionné celui de 7,75%. « Comprenant combien ce dossier était sensible, nous avons envoyé une seconde lettre, afin d’éviter que le ministre donne des informations erronées », a ajouté l’administrateur délégué de la SFPI. M. Van Loo a assuré n’avoir jamais vu le contrat lui-même.

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