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Actions AIP : barrages sur les routes et perturbations dans les transports

Le point sur les actions de cette journée de grève nationale lancée par les syndicats socialiste et libéral.

La circulation sur le réseau routier en Wallonie et à l’entrée de Bruxelles n’était pas fortement perturbée vendredi matin par la journée d’action nationale lancée par les syndicats socialiste et libéral, à l’exception de quelques points noirs.

Un barrage filtrant a été instauré à hauteur de Delta, à l’entrée de Bruxelles en venant du carrefour Léonard. Les quelque 200 manifestants laissent passer les automobilistes en alternance, bloquant environ le passage au feu vert trois fois sur quatre, selon une source syndicaliste.

La circulation en provenance du Hainaut vers le sud de Bruxelles et le centre de la capitale était également perturbée par un autre barrage installé à Anderlecht, a indiqué le Vlaamse Verkeerscentrum.

En Wallonie, la circulation n’était dans l’ensemble pas pire qu’un autre jour aux heures de pointe. Des barrages filtrants sont toutefois installés sur la N4 à Wavre, à Corroy au rond point entre la N4 et la N25, sur N25 à Louvain-La-Neuve, et à Nivelles-Sud, empêchant principalement l’accès aux zonings industriels, ont indiqué le centre Perex et la police fédérale. En Flandre, c’est surtout la province d’Anvers, et principalement son port, qui est touchée par les barrages. « A certains endroits la circulation est même moins dense qu’habituellement », a précisé un responsable du site www.inforoutes.be de la police. « Beaucoup de gens sont sans doute déjà en congé », a-t-il ajouté.

Le mouvement de grève bien suivi dans le Tournaisis et à Lessines

La grève générale de 24h lancée par la FGTB semble bien suivie dans la région de Tournai et de Lessines. Dans le Tournaisis, le bassin carrier est bloqué. Des piquets ont été installés à l’entrée de la cimenterie CCB de Gaurain (Tournai), face à la clinckererie CBR d’Antoing et à proximité des carrières de pierre de Cimescaut à Antoing.

Des sociétés annexes, notamment des centrales à béton, sont aussi en arrêt de travail. « A Lessines, un barrage filtrant a été installé à proximité de la société Baxter. Il y a très peu de voitures sur le parking par rapport aux autres jours. Des piquets ont également été placés aux entrées des supermarchés Delhaize, Lidl et Aldi de Lessines.

Vu le peu de personnel présent, ces trois magasins ne sauront pas ouvrir ce matin. Les carrières de porphyre de Lessines sont aussi à l’arrêt », explique Jean Peeters, secrétaire régional du SETCA du Hainaut occidental. Au dépôt des TEC de Tournai, qui gère les régions de Mouscron, d’Ath et du Tournaisis, aucun bus n’entre, ni ne sort. Les transports sont cependant assurés à 60% par les bus des sociétés privées. Au départ de la gare de Tournai, tous les trains circulent normalement sur les lignes Tournai-Bruxelles, Tournai-Mons, Tournai-Mouscron et Tournai-Lille (F).

Le trafic SNCB peu perturbé par la journée d’action nationale

La circulation des trains n’était, elle, pas perturbée vendredi matin. Aucun mot d’ordre de grève n’avait d’ailleurs été lancé par la CGSP Cheminots. « Les trains roulent normalement », a confirmé la porte-parole de la SNCB. « Il y a bien sûr les petites perturbations habituelles, mais elles ne sont pas liées à la journée de grève.

4 métros sur 5 roulent

A Bruxelles, 4 métros sur 5 roulent, ainsi que les grandes lignes de tram et bus. Près de 80 pc des métros de la STIB étaient en service vendredi à 6h30, alors que le réseau des trams et des bus était davantage touché par la journée d’action nationale lancée par les syndicats socialiste et libéral.

L’objectif de la STIB est d’assurer un maximum de passages sur les lignes les plus fréquentées, a expliqué son porte-parole. « On fait le maximum pour le métro et les grandes lignes de tram et bus », a précisé Guy Sablon. « Il vaut mieux assurer des fréquences relativement régulières sur ces lignes que proposer un véhicule de temps en temps sur les autres trajets », a-t-il ajouté. Au niveau des trams, seules quatre lignes sont ainsi desservies, à des fréquences variables: le 3 (25 pc), le 4 (33 pc), le 55 (40 pc) et le 82 (60 pc). Treize lignes de bus sont également assurées: les 63, 65, 66 et 84 roulent normalement, le 71 à 40 pc, les 13, 14, 46, 49, 12, 38, 29 et 48 à des fréquences allant de 33 pc à 75 pc. « Normalement la situation ne devrait pas changer d’ici l’après-midi et le changement de service », a assuré le porte-parole de la STIB.

TEC: l’ensemble du réseau fortement perturbé

L’ensemble du réseau TEC était fortement perturbé vendredi à 7h30. Les TEC Liège, Mons et Namur-Luxembourg sont pratiquement à l’arrêt. A Charleroi, la moitié des métros roulent mais aucun bus n’est sorti des dépôts. A La Louvière, 60 pc du service est assuré, et plusieurs lignes circulent également dans le Brabant wallon. « Globalement le réseau TEC est extrêmement perturbé, quasiment aucun bus ne roule », a confirmé le porte-parole des TEC.

Aucun bus n’est sorti à Charleroi (où 50 pc des métros sont en service), Mons et Liège (excepté le bus 26 à Verviers) et le réseau Namur-Luxembourg est fortement perturbé. Les exploitants privés roulent par contre à La Louvière, assurant 60 pc du service normal. Dans le Brabant wallon, plusieurs lignes sont exploitées (infos sur www.infotec.be), mais des barrages au zoning nord de Wavre et à Nivelles-sud perturbent leur bon fonctionnement. « La situation ne devrait pas évoluer d’ici la fin de la journée », a précisé le porte-parole des TEC.

De Lijn: le réseau perturbé partout en Flandre, sauf dans le Limbourg

A l’instar de la situation des TEC en Wallonie et de la STIB à Bruxelles, le réseau De Lijn était fortement perturbé vendredi matin. Toute la Flandre est touchée, à l’exception du Limbourg où les bus roulent normalement. En fonction des provinces, de 33 pc à 50 pc des bus et trams circulent. Les réseaux citadins sont particulièrement touchés, notamment à Anvers, Bruges, Ostende, Courtrai, Gand et Alost. Seul le Limbourg échappe aux perturbations, puisque les horaires habituels sont respectés.

La distribution du courrier assurée normalement

La distribution du courrier était normalement assurée par bpost vendredi matin. Seuls le centre de tri de Liège et un bureau de Kuurne ont été légèrement affectés. Dans la nuit de jeudi à vendredi, une dizaine de travailleurs du centre de tri de Liège ont mené une action, de sorte qu’une partie du courrier n’a pu être envoyée aux bureaux des provinces de Liège et du Luxembourg, a expliqué le porte-parole de bpost. Les protestations menées à Kuurne n’ont eu qu’un impact très limité.

70 vols annulés à l’aéroport de Liège

L’aéroport de Liège (Liege Airport) ne pourra pas assurer l’ensemble de ses services vendredi à cause de la grève menée par les syndicats FGTB et CGLSB qui protestent contre l’accord interprofessionnel. « Cette grève pénalise plus de 80 entreprises dans leur travail (sans compter les nombreux sous-traitants) et met à l’arrêt un outil international essentiel au redéploiement économique de la région liégeoise », a estimé l’aéroport dans un communiqué jeudi. « Ce mouvement social désespère toutes les entreprises et les compagnies aériennes présentes sur le site qui ne comprennent pas cette différence de traitement. Certaines, lassées par ce climat social détestable, envisagent même de délocaliser leurs activités », prévient l’aéroport.

Au total, plus de 70 vols seront annulés ou déplacés vers l’aéroport de Bruxelles. L’aéroport de Liège estime que le « signal » des grévistes envoyé à l’étranger est « catastrophique ». Si elle reconnaît le droit de grève, la direction estime toutefois qu’il faut « un changement radical de mentalité ». « Il faut arrêter de se tirer une balle dans le pied et paralyser les entreprises dans leur développement par des actions contre-productives.

Succès attendu pour les Villo!

Le personnel affecté à la répartition des vélos partagés Villo! dans les stations de la capitale sera renforcé vendredi, pour gérer l’augmentation prévisible de la demande en raison de la grève, a annoncé jeudi le secrétaire d’Etat bruxellois de la mobilité Bruno De Lille.

« En raison de l’énorme augmentation de l’usage des vélos Villo! , liée à la grève du personnel de la STIB le 15 février dernier, nous avons décidé ensemble de renforcer, tant les équipes d’approvisionnement que les centres d’appels. De cette manière les stations Villo! fort fréquentées seront approvisionnées plus rapidement et les centres d’appels pourront aider les gens également plus rapidement », a commenté le secrétaire d’Etat, à propos des mesures prises de concert avec l’exploitant du réseau Villo!

Bruno De Lille a toutefois insisté sur le fait que des problèmes d’approvisionnement pourraient malgré tout survenir en raison des embouteillages qui pourraient retarder les camions acheminant les vélos vers les stations en rupture de stock. Le 15 février dernier, Villo! avait compté quatre à cinq fois plus de locations que lors d’une journée d’hiver normale.

Mouvement bien suivi en Communauté germanophone

Le mouvement de grève semble être bien suivi en Communauté germanophone. De nombreuses entreprises du zoning industriel eupennois sont à l’arrêt.

« Dans la région d’Eupen, les grandes entreprises comme la Câblerie, Noël-Marquet, Hydro Aluminium, la chocolaterie Jacques ou encore le Delhaize sont fermées. Des piquets volants seront installés aux entrées des supermarchés Lidl et Aldi ainsi que devant le centre commercial durant la matinée » a indiqué Renaud Rahier, secrétaire permanent FGTB en Communauté germanophone.

Dans les transports communs, ce mouvement de grève est également bien suivi puisque, selon la porte-parole des TEC, aucun bus n’entre ou ne sort du dépôt d’Eupen.

Blocage quasiment total à Liège Le mouvement est très bien suivi à Liège et dans sa région. L’ensemble du secteur industriel (sidérurgie, métal, chimie, alimentation)est à l’arrêt, tandis que des actions de blocages des ronds-points d’entrées aux divers zonings de la région ont été menées par les syndicats aux Hauts-Sarts, à Grâce-Hollogne, au Sart-Tilman, à Bierset Logistics notamment. Du coup, beaucoup de PME ont également dû fermer leurs portes.

Du côté des transports, aucun bus du TEC ne roule et l’aéroport de Bierset est complètement à l’arrêt. Quelques perturbations ont également été constatées sur certaines lignes de train (Liège-Verviers notamment).

Les sièges des principales banques ont été bloqués par des piquets et le travail a dès lors là aussi été perturbé. Dans la grande distribution, le mouvement de grève a également été très bien suivi et des piquets ont empêché l’ouverture des magasins.

Beaucoup d’administrations communales et d’écoles publiques ont également fermé leurs portes vendredi. Seules les écoles du réseau libre ont pu, dans la plupart des cas, organiser leurs cours normalement.

Enfin le secteur de la construction a, lui aussi, été grandement perturbé car la FGTB a mis à l’arrêt les grandes centrales à béton, bloquant ainsi l’approvisionnement des chantiers. Bref, le blocage est presque complet ce vendredi à Liège.

LeVif.be, avec Belga

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