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Action « Not In My Name »: « Le citoyen n’est pas du tout informé des politiques répressives que mène notre gouvernement »

Maxime Defays Journaliste

Durant la nuit de lundi à mardi, 300 activistes ont détourné des milliers d’espaces publicitaires pour y coller des affiches dénonçant la politique migratoire du gouvernement fédéral. Johan, un des participants et membres de la plate-forme qui vient en aide aux sans-papiers, à l’initiative de l’action, estime que « le gouvernement use de moyens répressifs et autoritaires, qui bafouent les droits fondamentaux des personnes ».

Pourquoi avoir décidé de mener ce genre d’actions ?

Ce qu’on avait envie de faire, c’était de sensibiliser le grand public et de l’informer sur la réalité des politiques migratoires menées par le gouvernement Michel. On voulait aussi proposer des pistes d’actions aux citoyens pour pouvoir se mobiliser. Le but était également d’interpeller le monde politique et lui exprimer qu’on ne souhaite pas qu’il mène cette politique en notre nom, d’où le nom de l’action « Not In My Name ». On refuse d’être associé à cette politique.

Le but, c’est de mettre en avant les possibilités dont dispose chaque citoyen pour s’opposer à la politique du gouvernement, mais d’aussi appeler aux manifestations du 12 novembre et du 13 décembre (manifestation en faveur de la régularisation des sans-papiers le 12, et manifestation européenne pour la justice migratoire à Bruxelles le 13, NDLR)

Aujourd’hui, il faut se dire que le citoyen est mal informé sur la réalité des politiques migratoires que mène ce gouvernement. Le gouvernement diffuse des informations mensongères. Theo Francken a menti à plusieurs reprises lorsqu’il a été interrogé au Parlement. Ce que l’on a envie de mettre en avant, c’est une autre version des faits.

Ce genre d’actions reste indispensable, mais elles ne sont pas les seules. Il y a des plaidoyers d’associations, et évidemment des manifestations ou des actions humanitaires.

Comment cette action a-t-elle été mise en place ?

Un groupe de personnes a pris l’initiative d’organiser « logistiquement » l’action de cette nuit. Puis un appel a été lancé dans de nombreux réseaux citoyens et d’activistes. Plusieurs composantes bien différentes y ont pris part : ça allait de groupes « anti-pub » jusqu’à, évidemment, des collectifs de soutien aux réfugiés et aux sans-papiers. L’action a été à l’instigation de la plate-forme d’aide aux sans-papiers, qui englobe beaucoup de collectifs différents.

Pensez-vous que ce genre d’actions peut avoir un réel impact sur l’opinion publique ?

Ce qu’on remarque, c’est que beaucoup de gens ne sont pas d’accord avec la politique du gouvernement, et ceux-ci sont plutôt désemparés et ne savent pas comment se mobiliser. Ils manquent de moyens d’action. Ils ont l’impression qu’on ne peut rien n’y faire. Ce genre d’action peut refaire prendre conscience aux citoyens qu’ils peuvent agir. Avec notre action, on espère que des citoyens vont prendre conscience que ce qu’il se passe n’est pas normal, et que des moyens existent pour s’opposer. Une action pareille permet aussi de remettre la question migratoire au centre du débat, et d’exprimer qu’il y a un autre point de vue que celui du gouvernement.

Pourquoi vous opposez-vous concrètement à la politique migratoire du gouvernement ?

Il y a de plus en plus de dérives et de mesures autoritaires de répression qui nient les droits fondamentaux des personnes. Pour nous, les politiques menées sont inhumaines. Ce qu’on reproche, c’est aussi le problème de transparence. Theo Francken a menti à plusieurs reprises au Parlement, notamment sur la question des rafles, en affirmant qu’il n’y avait pas de quotas, ce que des sources policières ont démenti par après. On en arrive à une politique du « non-dit » et du mensonge. On surfe ici sur une vague qui est extrêmement autoritaire et répressive, et qui pour nous, n’a aucun sens en termes de conventions internationales, où les droits les plus élémentaires sont bafoués.

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