© Belga

Action anti-terroriste : « ce sont les gens que l’on veut protéger ou les pierres du palais de Justice ? »

Bon nombre d’avocats et de magistrats bruxellois n’ont pas apprécié les mesures de sécurité prises, vendredi, à l’entrée du Palais de Justice où tout le monde, justiciables comme professionnels de la Justice, a dû poireauter des heures avant de passer le portique de sécurité.

Dans le climat de tension actuel, des rumeurs font état, dans les milieux proches de la Justice, de menaces pesant sur certains juges bruxellois. « Si un terroriste avait voulu faire un carnage, c’était l’endroit rêvé pour cela. On se demande si c’était les gens que les forces de l’ordre entendaient protéger ou les pierres du palais », a confié une juge, vendredi.

D’autres se plaignaient aussi de ne pas avoir pu accéder à temps à l’audience et faire leur travail, rapporte La Libre Belgique lundi. De son côté, le bâtonnier Stéphane Boonen a adressé un courrier aux avo­cats bruxellois, leur intimant de res­pecter ces mesures de sécurité qui seront d’application jusqu’au mois de novembre 2015. Il admet cependant que ces dispositions vont entraver le travail des avocats.

Les magistrats ne doivent plus passer sous le détecteur de métal à Bruxelles

La sécurité autour du Palais de Justice de la Place Poelaert à Bruxelles est assurée entre autres depuis lundi matin, par des militaires lourdement armés, dont des Chasseurs ardennais. Deux d’entre eux sont postés à l’entrée du Palais, alors qu’au moins six équipes patrouillent autour du bâtiment, a constaté sur place l’agence Belga. De longues files d’attente de personnes voulant accéder à l’intérieur du Palais se sont à nouveau formées lundi.

Contrairement à vendredi, les magistrats et le personnel du greffe ne doivent plus passer sous un détecteur de métal, une entrée leur étant désormais réservée. Un juge s’était demandé si l’ancienne mesure qui consistait à faire passer tout le monde via un portique de sécurité était destinée à protéger le personnel ou plutôt les pierres du palais. Hormis les magistrats et le personnel du greffe, toutes les autres personnes, y compris les avocats, les interprètes et les journalistes, doivent, elles, toujours passer lundi sous un détecteur de métal.

Le bâtonnier bruxellois francophone Stéphane Boonen avait adressé un courriel aux avocats bruxellois, leur intimant de res­pecter les mesures de sécurité qui seront d’application normalement jusqu’au mois de novembre 2015, mais il a entre-temps fait savoir que des négociations étaient en cours en vue d’adapter ces mesures.

Contenu partenaire