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Accusé d’appauvrir les plus fragiles, le budget 2019 déchaîne les passions

Le budget 2019 a déchaîné les passions mercredi à la Chambre, au lendemain de sa confection par le gouvernement. Les accusations ont volé, entre l' »appauvrissement des plus fragiles » et les « mensonges ».

Le Premier ministre Charles Michel, entouré de plusieurs ministres, a présenté à la commission des Finances une synthèse des mesures décidées par son gouvernement. Parmi elles, le « job’s deal ». Ce plan vise à résoudre le problème des métiers en pénurie et poursuivre le travail en faveur de l’emploi entamé par le gouvernement qui, rappelle ce dernier, a porté ses fruits. Le plan comporte 28 points, dont un cristallise les passions: l’augmentation durant six mois des allocations de chômage avant l’accélération de leur dégressivité vers un montant forfaitaire.

Selon le ministre de l’Emploi Kris Peeters, il s’agit à la fois d’activer davantage les demandeurs d’emploi et de simplifier un système particulièrement compliqué. D’ici le mois de novembre, le vice-Premier ministre CD&V préparera les modalités de mise en oeuvre du système. « Vous accélérez le moment où les gens arrivent à l’allocation minimum, un peu au-dessus du seuil de pauvreté », a accusé Ahmed Laaouej (PS).

Benoît Dispa (cdH) a dénoncé un discours qui « flirte un peu avec des idées nauséabondes » selon lesquelles le chômeur est responsable de ce qui lui arrive et qu’il faut le sanctionner pour qu’il trouve un travail. Or, a fait remarquer Gilles Vanden Burre (Ecolo), aucune étude ne démontre un lien entre la diminution d’une allocation et le fait de trouver un emploi, au contraire. « C’est une mesure idéologique », a-t-il accusé.

La cheffe de groupe sp.a, Meryame Kitir, a haussé le ton et s’en est prise au CD&V accusé d’avoir lâché cette mesure en échange de l’accord sur l’indemnisation des coopérateurs d’Arco. « Quel prix aurez-vous payé si cet accord ne passe pas? » a-t-elle demandé. Le gouvernement n’a pas apprécié ces critiques. « Soit vous êtes amnésique, soit vous êtes de mauvaise foi », a répliqué M. Peeters.

Le gouvernement précédent en effet a déjà accru la dégressivité des allocations sous la houlette d’une ministre de l’Emploi… sp.a. Le ministre a appelé chacun à attendre ses propositions précises avant d' »effrayer les gens » en leur annonçant qu’ils vont tomber sous le seuil de pauvreté, « ce qui ne sera pas le cas ».

Le Premier ministre n’a pas mâché ses mots. « L’arrogance ne suffit pas pour transformer des mensonges en vérité », a-t-il lancé.

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