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Accord sur la réforme de la SNCB

Le Vif

Le Comité ministériel restreint a marqué son accord mercredi sur la réforme du chemin de fer belge proposée par le ministre des Entreprises publiques Paul Magnette. Unique interlocuteur de la SNCB, le voyageur se trouve « au centre » de cette réforme qui laisse à Infrabel la responsabilité de gérer le réseau ferroviaire.

À la manoeuvre dans le plan Transport, la SNCB sera compétente pour le trafic intérieur des voyageurs ainsi que pour la gestion de ses activités de trafic international. Elle créera un nouveau service comprenant les activités liées à la gestion de l’exploitation du RER et gardera la commercialisation des billets ainsi que la gestion et la maintenance du matériel roulant dans les ateliers. Élément important, la SNCB assurera « la conception, la construction et la gestion des gares ». Infrabel gérera et exploitera Traffic Control. Elle reste compétente pour la construction, la gestion, la maintenance et l’exploitation des « infrastructures ferroviaires » incluant notamment « la signalisation, les voies, les ouvrages d’art, l’électrification, etc. »

La SNCB sera désormais la seule entité autorisée à communiquer à ses passagers. Alors que la CGSP est restée hostile à cette proposition de réforme, le ministre a appelé les syndicats à une réunion ce mercredi soir pour entamer une concertation sur sa mise en oeuvre qui sera effective le 1er janvier 2014. « Tout le monde devra être le plus

constructif possible afin d’avancer rapidement », a indiqué le Premier ministre Elio Di Rupo, soulignant que « des centaines de milliers de voyageurs » attendent que la qualité du service s’améliore.

Le statut des travailleurs du chemin de fer sera maintenu. Une filiale conjointe de la SNCB et d’Infrabel, HR-RAIL, sera responsable de la gestion du personnel. Société anonyme de droit public, elle sera détenue à 20% par Infrabel, 20% par la SNCB et 60% par l’État. « Il n’y aura ni perte d’emploi ni perte de salaire », a assuré Paul Magnette.

Selon la décision du Comité restreint, la dette du chemin de fer sera répartie dans « le respect de la législation européenne en matière d’aides d’État », « sans répercussions sur les comptes de l’État », en tenant compte d’une « limitation » de son « volume total » et moyennant « la garantie de la viabilité économique de chaque entité ».La nouvelle organisation, qui doit permettre d’avoir « un fonctionnement plus efficace », notamment en évitant certains doublons (fin des systèmes informatiques multiples, etc.), a pour objectif de « générer des économies », a indiqué Paul Magnette.

La réforme sera sur la table du Conseil des ministres vendredi, après quoi plus rien ne devrait retenir le ministre au sein du gouvernement, sachant qu’il est attendu à Charleroi pour devenir bourgmestre de la ville. Après avoir conclu cet important dossier, « je prends la ligne 140 pour Charleroi », a confirmé le futur maïeur.

Le nom de son successeur au sein du gouvernement n’est pas encore connu. Le Parti socialiste devrait le dévoiler en début de semaine prochaine. Alors que certains pensent qu’il sera hennuyer et bilingue, la vice-Première ministre socialiste Laurette Onkelinx s’est contentée de dire qu’il ou elle devra être « compétent ». Elle a regretté le départ de Paul Magnette, « compagnon de route » au sein du gouvernement, un homme qu’elle a qualifié « d’intelligent, travailleur, et en plus, charmant ».

Les syndicats se sentent « court-circuités »

Les syndicats déplorent un manque de concertation, après l’accord intervenu mercredi au sein du comité ministériel restreint sur le plan du ministre des Entreprises publiques, Paul Magnette, réformant le groupe SNCB. L’accord définitif porte notamment sur le modèle d’une société des chemins de fer « à deux entités » – Infrabel pour la gestion du réseau ferroviaire et la SNCB pour le transport des voyageurs. Les syndicats, pour leur part, n’ont cessé de défendre l’option d’une structure unique. »On avait prévu de se voir le 15 janvier. Cela ne tient plus. On avait laissé sous-entendre que le ‘kern’ se réunirait après le 15. On ne respecte rien du tout. On a l’impression que nous, les organisations syndicales, sommes traînées dans la boue », a réagi Michel Abdissi, président de la CSGP-Cheminots.

« Comment peut-il y avoir un accord si nous ne sommes pas impliqués », se demande pour sa part Luc Piens, de l’aile flamande du syndicat chrétien (ACV-Transcom), estimant qu’en l’absence d’implication syndicale, il ne peut être question que d’un « accord politique ». Le front commun syndical est attendu ce mercredi à 18h30 au cabinet du ministre Magnette. Du côté de la CGSP-Cheminots, on n’exclut pas de mener prochainement des actions.




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