Accord sur la réforme de l’enseignement supérieur
Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’est accordé jeudi sur une note du ministre Jean-Claude Marcourt réformant l’enseignement supérieur, préservant cinq pôles géographiques, mais y ajoutant trois collaborations « interpôles », dont une Brabant wallon-Bruxelles.
L’essentiel de la réforme, aux yeux du ministre Marcourt, porte sur la création d’une académie unique (ARES, académie de recherche et d’enseignement supérieur), qui permettra notamment un pilotage unique des universités, hautes écoles, établissements supérieurs artistiques et établissements de promotion sociale, ainsi qu’un renforcement de la recherche.
Mais l’UCL ainsi que plusieurs hautes écoles gravitant dans son giron ont protesté avec virulence ces dernières semaines contre le découpage en cinq pôles géographiques et les organes appelés à décider des habilitations. Elle craint notamment une atteinte à la liberté d’association est à son lien avec Bruxelles. Les recteurs des cinq autres universités s’étaient pour leur part prononcés en faveur d’une discussion du projet Marcourt.
Les trois partis du gouvernement, PS, cdH et Ecolo, se sont finalement mis d’accord sur le maintien des cinq pôles géographiques, pour les matières liées au sol, les services et les infrastructures. Ils leur ajoutent trois zones « interpôles »: Hainaut, Liège-Namur-Luxembourg et Brabant wallon-Bruxelles, essentiellement focalisées sur l’aide à la réussite, mais qui pourront aussi rendre des avis sur les nouvelles habilitations dans l’enseignement de type court. Pour l’enseignement de type long, ces avis seront rendus à l’échelle de l’ARES, favorisant la concertation entre plusieurs pôles. Cela concernera les endroits où un établissement dispose d’une habilitation alors qu’il n’y a pas son siège social. L’ARES fait donc figure de « coeur du deuxième cycle », tandis que le premier cycle garde un caractère davantage marqué de proximité, a commenté M. Marcourt.
« On préserve pour chaque institution les habilitations et le mode de financement direct qu’elle possède déjà », a-t-il souligné, mettant l’accent sur les opportunités de co-diplomation et de coopération entre établissements. Le projet de réforme apporte également un nouveau chapitre à la réforme de Bologne. Ce chapitre modifie en profondeur le concept d’année académique au profit d’une gestion de crédits sur plusieurs années. M. Marcourt peut désormais entamer une concertation formelle avec les acteurs de terrain, dont les pouvoirs organisateurs. Il espère revenir à la mi-mars avec leurs avis au gouvernement, pour un vote au parlement à la rentrée académique prochaine. Le vice-président cdH du gouvernement, André Antoine, a insisté sur le maintien d’un lien entre le Brabant wallon et Bruxelles et la préservation de la liberté d’enseignement. Son homologue Ecolo, Jean-Marc Nollet, a appelé à un retour à la sérénité afin que chacun prenne le recul nécessaire pour examiner le projet.
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