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Accord interprofessionnel : les syndicats avancent leurs priorités en vue des négociations

Les syndicats chrétien (CSC), libéral (CGSLB) et socialiste (FGTB) ont présenté cette semaine leurs priorités respectives en ce qui concerne le prochain accord interprofessionnel (AIP).

La CSC, qui demande le redémarrage d’urgence des négociations interprofessionnelles, pointe des déséquilibres au niveau des assainissements et la nécessité de faire contribuer davantage les autres revenus et les fortunes, les limitations en matière de négociations salariales, sans modération équivalente pour d’autres revenus, ou encore la réduction du montant des allocations pour les chômeurs temporaires s’ils ne peuvent pas suivre de formation.

Pour le syndicat chrétien, la concertation sociale devra porter notamment sur une amélioration des salaires minimums bruts et la suppression des barèmes réduits pour les jeunes, le maintien des régimes de chômage avec complément d’entreprise, un renforcement en matière de formation ou encore la lutte contre la fraude salariale et aux cotisations. La CSC souhaite aussi progresser sur un meilleur statut commun entre ouvriers et employés.

La CGSLB estime que « le budget est déséquilibré. Ce sont les travailleurs qui devront fournir la plus grande partie des efforts ». De plus, la concertation sociale et la liberté de négociation sont sérieusement écornées, estime-t-on.

Le syndicat libéral déplore également que « les modifications prévues pour l’index en atténuent sérieusement l’impact. Les réductions de charges, dont bénéficieront les employeurs, ne sont en rien liées à des obligations en matière d’emploi. » En outre, « les plus grosses fortunes et les spéculateurs sont particulièrement épargnés, regrette le syndicat, qui veut encore, dans le cadre de la concertation sociale, laisser aux employeurs et au gouvernement la chance de restaurer cet équilibre ». « Il nous faudra remettre sur la table de la concertation sociale notre volonté de faire évoluer le marché de l’emploi pour qu’il soit moderne, durable et de qualité », ajoute le syndicat libéral.

La CGSLB veut imposer un certain nombre de thèmes dans la discussion, comme un véritable droit à la formation et l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, garanti dans le cadre d’une flexibilité tenant compte des exigences des travailleurs.

La FGTB, qui ne ferme pas la porte aux négociations interprofessionnelles, a « besoin de garanties du gouvernement ». « La concertation doit donner des perspectives aux travailleurs, mais celles-ci sont pour l’instant inexistantes », déplore le syndicat socialiste.

La FGTB demande la garantie que l’index ne sera pas manipulé via la révision du panier, une décision urgente sur la répartition de l’enveloppe pour la liaison au bien-être des allocations sociales et l’application d’une modération des revenus du capital. Elle souligne également l’importance d’un « retour à une indispensable sécurité juridique pour toutes les conventions collectives de travail 2011-2012 ».

« Il est également indispensable que les organisations patronales, et singulièrement la FEB, ne perdent pas de vue les réalités de terrain, différentes, auxquelles sont confrontés les travailleurs, notamment en ce qui concerne la flexibilité et les efforts considérables déjà consentis dans ce domaine, sans résultats probants. »

Le bureau fédéral de la FGTB demande aux employeurs que figurent au menu de toute concertation entre interlocuteurs sociaux l’amélioration du salaire minimum brut interprofessionnel, la suppression des barèmes réduits pour les jeunes, la réorientation des réductions de cotisations existantes pour les employeurs afin d’obtenir un effet maximal sur le maintien ou la création d’emploi et le respect par les employeurs de l’objectif fixé en matière d’efforts de formation (1,9% de la masse salariale), ainsi que des engagements concrets et contraignants en matière d’innovation.

Le Vif.be, avec Belga

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