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Accident de Wetteren : le conducteur avait-il son brevet ? Oui, selon son employeur

Thierry Denoël
Thierry Denoël Journaliste au Vif

Selon plusieurs sources de l’enquête, le conducteur néerlandais du train qui a explosé à Schellebelle n’aurait pas eu le brevet requis pour rouler sur le réseau belge. L’employeur hollandais certifie que le conducteur avait le brevet requis.

Le train qui a déraillé samedi à Schellebelle, avant qu’une partie de sa cargaison chimique explose, roulait trop vite, à une vitesse deux fois supérieure à la vitesse autorisée dans une zone en travaux. Le conducteur néerlandais n’a pas réagi au signal de ralentissement qui lui intimait de rouler en deçà de 40 km/h. Selon des sources proches de l’enquête interne à la SNCB, le conducteur néerlandais du train ne posséderait pas le certificat requis pour rouler sur le réseau belge.

En effet, selon une directive européenne sur l’interopérabilité transfrontalière, tout conducteur doit connaître les spécificités du réseau étranger sur lequel il circule. Pour cela, outre un certificat médical, il reçoit une certification technique, dispensée par des formateurs provenant du pays en question. Ce brevet prévoit essentiellement un apprentissage de la signalisation du pays traversé, mais aussi les spécificités de son système de sécurité, la procédure à suivre en cas d’accident, etc.

Si l’information se confirme, le fait que le conducteur néerlandais du convoi allemand en provenance des Pays-Bas ne soit pas en possession de ce certificat expliquerait le fait qu’il n’ait pas réagi à temps au premier signal de freinage à 1,5 kilomètre de l’aiguillage de la zone de travaux de Schellebelle. Il n’aurait compris son erreur qu’à cent mètres de l’aiguillage, lorsqu’il a aperçu un deuxième signal de freinage. Mais il était trop tard.

Cet élément disculperait les autorités belges de toute erreur dans le cadre de l’accident de Schellebelle. A moins qu’il y ait eu un défaut de vigilance. En Belgique, les certifications de conducteurs étrangers font l’objet de contrôles aléatoires par des inspecteurs de l’administration. Ces contrôles se déroulent généralement en cas de suspicion de non-respect des règles par un conducteur. Il s’agit souvent de problèmes de durée de prestation trop longue.

Le conducteur avait le brevet requis, selon les Hollandais

Le conducteur était parfaitement habilité à rouler sur la ligne concernée (la ligne 50), a indiqué son employeur DB Schenker Nederland. « Le conducteur était parfaitement habilité à rouler sur certaines lignes clairement définies en Belgique, dont la ligne 50 », a expliqué un porte-parole de DB Schenker Rail Nederland.

« Un conducteur doit montrer pour chaque ligne qu’il dispose des bonnes connaissances, ce qui est le cas ici ». Son dossier complet, faisant notamment état d’un rapport déclarant que le conducteur était médicalement et psychologiquement apte, a été transmis au parquet, précise DB Schenker Nederland.

Le porte-parole ne souhaite en revanche pas s’épancher sur les déclarations anonymes assurant que le conducteur du train roulait trop vite. « Nous attendons les résultats de l’enquête. C’est la seule attitude appropriée, par respect pour les victimes », a-t-il encore précisé.

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