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Accident de Sierre : une cause liée au chauffeur privilégiée

Les enquêteurs suisses privilégient désormais une cause humaine pour expliquer l’accident d’autocar survenu à Sierre le 13 mars dernier, a indiqué Olivier Elsig, premier procureur du Valais, au cours d’une conférence de presse. Des problèmes techniques ainsi qu’une vitesse excessive du véhicule ont été exclus par les rapports techniques dont les résultats ont été présentés ce vendredi à Bruxelles.

Après trois mois d’enquête, le parquet valaisan a exclu un certain nombre d’hypothèses quant à la cause de l’accident. Les rapports d’experts remis aux enquêteurs concernent l’analyse des disques tachygraphiques, l’analyse technique du véhicule et l’étude des lieux de l’accident.

Les rapports excluent ainsi un problème technique relatif au véhicule, tel qu’un défaut d’entretien ou un problème aux freins ou aux suspensions. Olivier Elsig a aussi précisé que l’hypothèse d’un changement de DVD est lui aussi exclu, de même qu’une interaction avec un véhicule tiers, un intervention d’un tiers, un défaut de la chaussée ou des infrastructures du tunnel ou encore un vitesse excessive.

Le parquet suisse privilégie désormais une cause de l’accident relative au chauffeur et va dorénavant se concentrer là-dessus. Il attend maintenant le rapport d’autopsie, l’analyse toxicologique et les dossiers médicaux des deux chauffeurs qui devraient arriver « dans les prochaines semaines », a-t-il précisé. De même, l’analyse des images des caméras du tunnel doit aussi encore être achevée.

Le procureur a par ailleurs apporté plus de précisions quant aux circonstances de l’accident. L’autocar a quitté le Val D’Anniviers vers 19h45 le 13 mars avec le chauffeur le plus expérimentée, âgé de 52 ans, au volant. Le véhicule a atteint la plaine vers 21h10 et a effectué un arrêt afin de permettre aux chauffeurs de permuter, le second, âgé de 34 ans, se retrouvant au volant. Il repart une minute plus tard et, après avoir parcouru 2.222 mètres, a percuté le mur dans le tunnel.

L’autocar n’a pas heurté le côté gauche du tunnel comme annoncé précédemment. Il a par contre touché la bordure droite à 75 mètres de l’impact, soit trois secondes avant celui-ci, et aucune trace de freinage ni aucun changement significatif de direction n’ont été constatés sur cette distance.

L’analyse des disques tachygraphiques a permis de déterminer que le véhicule roulait à une vitesse comprise entre 99 et 101 km/h dans le tunnel, la vitesse y étant limitée à 100 km/h.

Le premier procureur du Valais est venu présenter les conclusions des deux rapports techniques en Belgique pour en informer en premier lieu les familles des 28 victimes, dont 22 enfants. Le premier procureur du Valais n’a rien voulu divulguer de la teneur de cette entretien mais a précisé que ces familles souhaitaient que les médias les laissent tranquilles.

Il a par contre tenu à remercier les autorités belges pour la « coopération exemplaire » sur cette affaire, indiquant que tous les moyens possibles avaient été mis en oeuvre.

« Mon mari était un homme responsable »

« Mon mari était un chauffeur responsable et je suis sûr que son seul objectif était de ramener les enfants sains et saufs à la maison », a déclaré Evy Laermans, la femme du chauffeur qui était au volant de l’autocar au moment de l’accident de Sierre.

Celle-ci n’exclut pas que l’origine du drame soit un problème relatif au cruise control du véhicule. « Le cruise control est complètement détruit et cette piste ne peut plus être approfondie », estime Evy Laermans. « J’ai l’impression que les familles des enfants envisagent aussi cette possibilité. » Les familles des victimes de l’accident d’autocar ont été informées vendredi par le parquet valaisan des dernières évolutions de l’enquête. La femme du chauffeur était elle aussi présente. « Je n’ai aucune raison de me cacher. Je n’ai pas l’impression que les familles des enfants m’en veulent », a expliqué l’épouse du chauffeur.

Le parquet valaisan considère quant à lui qu’un problème avec le cruise control ne constitue pas une piste. « Même dans ce cas, le chauffeur avait toujours la possibilité de corriger la trajectoire ou de freiner », indique le premier procureur du Valais, Olivier Elsig.

Evy Laermans a aussi expliqué que son mari était en bonne santé et qu’il ne prenait pas de médicament. Elle ne peut cependant pas exclure qu’il ait eu un malaise, admet-elle.

Les enquêteurs du parquet suisse privilégient dorénavant une cause liée au chauffeur pour expliquer l’accident.

Le vif.be, avec Belga

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