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Abrini sera transféré en France

Mohamed Bakkali et Mohamed Abrini vont pouvoir être remis à la France. La chambre du conseil de Bruxelles a en effet rendu exécutoire, jeudi matin, les mandats d’arrêt européens (MAE) émis à leur encontre par notre voisin français, a indiqué le parquet fédéral dans l’après-midi.

La défense peut encore faire appel. Dans ce cas, c’est la chambre des mises en accusation qui statuera sur l’affaire. Le parquet a précisé ne pouvoir faire de commentaires sur les suites de la procédure.

Mohamed Bakkali a été interpellé le 26 novembre dernier. Sa voiture avait été aperçue dans le quartier de la planque de Charleroi et d’Auvelais. Il aurait aussi loué la planque à Schaerbeek dans laquelle des empreintes de Salah Abdeslam ont été retrouvées. Par ailleurs, la police a retrouvé chez lui une vidéo sur laquelle il espionnait un responsable nucléaire. Mohamed Abrini a été interpellé le 8 avril à Anderlecht.

Le Belge était recherché depuis les attentats de Paris le 13 novembre, notamment parce qu’il avait été filmé en compagnie de Salah Abdeslam deux jours avant les attentats dans une station service sur l’autoroute qui mène à Paris. Connu comme « l’homme au chapeau », il a également été filmé sur les caméras de surveillance à l’aéroport de Zaventem peu avant que ses deux compagnons ne se fassent exploser.

L’homme avait laissé dans le hall des départs son bagage, qui contenait la plus lourde charge explosive. La justice française avait émis fin avril un mandat d’arrêt européen contre les deux hommes. Mohamed Bakkali est mis en examen (inculpé) par la France de participation à des activités terroristes tandis que Mohamed Abrini est inculpé de participation à des attentats terroristes.

Mohamed Bakkali ne s’oppose pas à son transfert mais pose ses conditions. Ainsi, il accepte d’être jugé en France uniquement pour les motifs que ce pays a émis dans sa demande d’extradition. Il veut pouvoir purger une éventuelle peine en Belgique et veut qu’une copie de l’ensemble du dossier belge, y compris les testaments d’Ibrahim El Bakraoui et Mohamed Abrini qui l’innocenteraient, soit transférée en France.

La position de Mohamed Abrini n’est pas connue. Son éventuelle extradition serait problématique étant donné que l’homme est placé sous deux mandats d’arrêt en Belgique, l’un pour les attentats de Paris et l’autre pour les attentats perpétrés le 22 mars à Bruxelles et Zaventem. Pour qu’il puisse être remis à la France, ces deux mandats devraient être séparés. La justice belge insistera probablement sur la possibilité de retour de l’homme en Belgique pour qu’il puisse être jugé dans le cadre des attentats du 22 mars.

Six suspects des attentats du 22 mars restent en prison

Par ailleurs, le mandat d’arrêt de six hommes, suspectés d’avoir participé aux attentats du 22 mars à Bruxelles et Zaventem a été prolongé d’un mois, a décidé la chambre du conseil de Bruxelles jeudi, indique le parquet fédéral. Les défenses de Mohamed Abrini, Osama Krayem, les frères Smail et Ibrahim Farisi, Bilal El Makhoukhi et Hervé B. M. peuvent encore aller en appel. Dans ce cas, c’est la chambre des mises en accusation qui statuera sur la prolongation.

La police avait interpellé Mohamed Abrini le 8 avril à Anderlecht. Il était recherché depuis les attentats de Paris du 13 novembre. Il est connu comme « l’homme au chapeau », qui avait laissé derrière lui une valise pleine d’explosifs dans l’aéroport de Zaventem le 22 mars. L’homme est également sous le coup d’un mandat d’arrêt européen émis par la France, rendu exécutoire jeudi par la chambre du conseil de Bruxelles.

Osama Krayem a été interpellé le même jour qu’Abrini. Il était connu jusque là sous le faux nom de « Naïm Al Hamed ». Il avait été filmé le 22 mars dans la station de métro Pétillon quand il avait rapidement échangé quelques mots avec Khalid El Bakraoui, l’homme qui s’est fait explosé quelques minutes plus tard dans la station Maelbeek.

Le 8 avril, le Rwandais Hervé B. M. (31 ans) et Bilal El Makhoukhi (27 ans) ont été interpellés à Laeken. Les deux hommes sont suspectés d’avoir aidé Mohamed Abrini et Osama Krayem à se cacher. Bilal El Makhoukhi avait été jugé en 2015 lors du procès de Sharia4Belgium, parce qu’il aurait fourni divers services à des organisations terroristes. Les frères Ibrahim (27 ans) et Smail Farisi (31 ans) ont été interpellés le 11 avril. Ils se seraient occupés de la planque située à Etterbeek, d’où sont partis Ossama Krayem et Khalid El Bakraoui le matin des attentats à Bruxelles et Zaventem.

Quatre suspects dans les attentats du 13 novembre restent arrêtés

Quatre suspects dans le cadre de l’enquête sur les attentats à Paris du 13 novembre resteront également encore au moins un mois en prison, a décidé la chambre du conseil jeudi, indique le parquet fédéral. Il s’agit d’Abid Aberkan, Ali Oulkadi, Abdoullah Courkzine et Osama Krayem. Un autre suspect dans la même enquête, Lazez Abraimi, a comparu jeudi mais, à la demande de son avocat, le traitement de son dossier a été reporté à l’audience du 7 juillet.

Abid Aberkan (34 ans) a été interpellé le 18 mars dans la rue des Quatre-vents à Molenbeek-Saint-Jean, en même temps que Salah Abdeslam et Amine Choukri. Il aurait offert un logement à ces deux hommes après qu’ils se sont enfuis de leur planque à Forest, où la police était intervenue le 15 mars.

Ali Oulkadi (31 ans) a été interpellé lors des opérations de police effectuées les dimanche 22 et lundi 23 novembre à Bruxelles et Liège. Il aurait récupéré Salah Abdeslam à Laeken, après les attentats de Paris et l’aurait ramené à Schaerbeek. Abdoullah Courkzine (29 ans) a été interpellé le 22 décembre lors d’une perquisition à Bruxelles. Il aurait été en contact avec Hasna Ait Boulahcen, la cousine d’Abdelhamid Abaaoud, durant la période entre les attentats et le raid policier à Saint-Denis, durant lequel Hasna a perdu la vie.

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