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A l’école, ce matin…

Le Vif

« Si vous voyez des jeunes adultes qui ne ressemblent pas à vos professeurs, prévenez nous aussitôt ! » Témoignage d’un élève de secondaire à Bruxelles de retour au cours.

Drôle de retour à l’école, ce mercredi, en dépit du maintien de l’alerte terroriste au niveau maximum. Le camion de l’armée qui stationnait devant l’entrée du collège a vite disparu. Faisait-il trop peur aux parents qui déposaient en voiture leurs enfants sans pouvoir les accompagner jusque dans la cour ? Il a été remplacé par trois braves gardiens de la paix, non armés. A l’entrée, les éducateurs exigent que nous leur montrions nos cartes d’étudiants. Personne n’a la sienne, comme d’hab. Exaspérés, les éducateurs finissent par renoncer au contrôle. Nous voilà tous réunis dans la grande salle de spectacle. Le directeur se veut rassurant : il nous indique qu’une sirène d’alerte spécifique en cas d’attaque terroriste, distincte de l’alarme incendie, a été installée. Au cas où. Le plan d’évacuation est modifié : plus question de se rassembler dans la cour. Trop dangereux. Nous sommes priés, en cas d’évacuation, de nous rendre au centre sportif le plus proche. « Chacun agira en fonction de son propre instinct de survie« , suggère la prof d’anglais, un peu stressée. Son collègue chargé des cours de math prévient : « Vous devez surveiller à chaque instant les personnes qui vous semblent suspectes. Si vous voyez dans l’école des jeunes adultes qui ne ressemblent pas à vos professeurs, prévenez-nous aussitôt ! « 

Ouf, c’est l’alarme habituelle !

Pressée de débuter son cours, la prof de français distribue un article du journal Le Monde qui blâme la Belgique pour son laxisme en matière de lutte contre les réseaux djihadistes implantés sur son territoire. L’exercice consiste à trouver des arguments pour critiquer le point de vue du journaliste français. Le directeur, lui, a insisté sur l’importance du cours de religion qui, mieux qu’un « cours de rien », nous donnera « les clés pour comprendre ce qui se passe au Moyen-Orient et dans les quartiers de Bruxelles où des jeunes se radicalisent. » Ouf, midi, la sonnerie de fin des cours retentit. L’alarme habituelle, pas l’autre !

N.Y., élève en 5ème secondaire, à Bruxelles

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