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A ce jour, 3.319 Bruxellois ont été touchés par les mesures d’exclusion

Les mesures d’exclusion du chômage entrées en vigueur à la fin du moins de décembre dernier commencent à laisser des traces au niveau des chiffres. A la fin du mois de mars, on a identifié 3.319 personnes dans cette situation à Bruxelles, ressort-il d’un bilan provisoire dressé vendredi par le ministre bruxellois de l’Emploi, Didier Gosuin, et le directeur général d’Actiris, Grégor Chapelle.

En décembre dernier, le ministre de l’Emploi annonçait que 4.694 personnes pourraient perdre, dans ce contexte, leur droit aux allocations d’insertion dans la capitale à partir de janvier, un chiffre appelé à grimper au fil des mois.

Selon MM. Gosuin et Chapelle, l’écart s’explique par le fait que certains ont entretemps retrouvé un job, et que d’autres ont repris le chemin des études ou entamé une formation.

Trois situations distinctes ont été identifiées à Bruxelles en ce début du mois d’avril: les demandeurs d’emplois qui ont perdu les indemnités mais sont restés inscrits à Actiris comme demandeur d’emploi en glissant donc dans une autre catégorie, soit environ 900 (27,5%);

autant de personnes désinscrites d’Actiris soit parce qu’elles ont (re)trouvé un emploi, ont repris des études ou sont passées sous statut de malades indemnisées par la mutuelle….

Enfin, environ 1500 personnes (45%) qui ont été automatiquement désinscrites, mais que l’on ne retrouve plus comme demandeur d’emploi, « ce qui est la plus mauvaise manière de mener une politique de l’emploi », a déploré au passage Grégor Chapelle.

Selon le directeur général d’Actiris, 900 personnes ont eu accès à un revenu d’intégration, dans les CPAS, qui leur ont dit de se réinscrire à Actiris, sans indemnité liée à une demande d’emploi.

Près de 66% des personnes exclues sont des femmes. Les trois quarts de l’ensemble des personnes exclues ont plus de trente ans. Seuls 7,3% ont moins de 25 ans. Une écrasante majorité d’entre elles ont au maximum leur diplôme de l’enseignement secondaire (85,6%).

Selon Didier Gosuin, l’ONEM n’a toujours pas transmis les données officielles de l’exclusion à Actiris, qui sont pourtant indispensables pour évaluer l’impact des mesures fédérales. Le ministre fédéral de l’Intégration sociale, Willy Borsus, s’est engagé à prendre à la charge du fédéral le surcoût de l’octroi du revenus d’intégration à des personnes exclues qui peuvent en bénéficier, sans toutefois avoir jusqu’à présent concrétisé sa promesse.

M. Gosuin sollicite également l’intervention du fédéral pour la prise en charge du coût indirect de l’afflux supplémentaire dans les Centres Publics d’Action Sociale, et du travail supplémentaire d’accompagnement pour leur personnel.

« Nous sommes aujourd’hui confrontés à une difficulté complémentaire: intégrer sur le marché de l’emploi, des personnes exclues et non identifiées car non réinscrites auprès d’Actiris. Comment aider ces personnes que nous ne connaissons pas et désormais sans allocation », a-t-il demandé.

Pour le ministre FDF, la mesure d’exclusion des allocations d’insertion « s’apparente clairement à une mesure idéologique » en ce qu’elle n’engendre pas d’économie réelle, mais un transfert de charges, qu’elle touche peu, voire pas du tout le public-cible et une baisse des chiffres du chômage qui n’est qu’artificielle.

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