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61 % des Belges sont satisfaits de la Justice

Plus de six citoyens sur dix (61%) résidant en Belgique sont satisfaits de la Justice, révèle le quatrième baromètre du Conseil supérieur de la Justice réalisé en février et mars de l’an dernier. Près de huit répondants sur dix (76%) estiment qu’une personne ayant affaire à la Justice bénéficie d’un procès équitable. En revanche, 60% des répondants considèrent que la Justice ne communique pas suffisamment sur son travail et plus de neuf sur dix (92%) jugent le traitement des affaires trop long.

Un institut de sondage a interrogé pour le compte du Conseil supérieur de la Justice un échantillon représentatif constitué de 1.511 personnes résidant en Belgique. Seules 121 personnes (9%) avaient eu un contact avec la Justice pénale au cours des dix années précédentes, dont 80 en tant que victime ou suspect et 321 personnes (20%) avaient eu un contact avec un tribunal civil, dont 259 comme plaignant ou défendeur. Le baromètre de la Justice reflète l’opinion du public et diffère d’une enquête de satisfaction des justiciables, note le Conseil supérieur de la Justice. Plus de la moitié des suspects ou victimes (57%) sont satisfaits de la manière dont leur affaire a été traitée au pénal. Ce taux de satisfaction atteignait 49% lors du baromètre de 2010, 40% en 2007 et 35% en 2002. Le sentiment d’écoute par le juge a lui connu un recul de 12 points de pourcentage par rapport à 2010, à 64%. Le Conseil supérieur de la Justice a exprimé ses inquiétudes par rapport aux restrictions prévues touchant le personnel et la magistrature, qui risquent de réduire le temps d’écoute consacré aux justiciables. Sur l’ensemble des répondants, seuls 35% estiment que la Justice donne suffisamment d’informations sur son travail. Il s’agit toutefois d’une hausse de 9 points de pourcentage par rapport au précédent baromètre de 2010. Près de six répondants sur dix (57%) sont satisfaits du fonctionnement de la Justice. Les 15-24 ans, les plus de 80 ans et les isolés sont davantage satisfaits. En revanche, les personnes ayant été en contact avec un tribunal au cours des 10 dernières années sont globalement moins satisfaites. Les Bruxellois et les Wallons sont plus enclins à considérer que le fonctionnement de la Justice s’est détérioré ces dernières années. Six répondants sur dix veulent que les détenus restent en prison jusqu’à la fin de leur peine. Ils sont 35% à se montrer favorable à la libération sous surveillance et 5% sans avis. Paradoxalement, une large majorité (83%) des répondants sont par ailleurs favorables au travail d’intérêt général et 69% au bracelet électronique. Les femmes et les Wallons se montrent davantage hostiles à la libération conditionnelle et au port du bracelet électronique. « Les gens perçoivent encore la libération conditionnelle comme une faveur et non un droit. Il faut mener un travail de désinformation », a commenté Magali Clavie, membre du CSJ et juge au tribunal de l’application des peines à Bruxelles, regrettant que les échecs en la matière sont davantage médiatisés que les réussites. Le Conseil supérieur de la Justice estime par ailleurs que le prochain baromètre devrait permettre de mesurer l’impact de la réforme des arrondissements judiciaires et de l’autonomie de gestion des entités de l’appareil judiciaire.

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