50 cents le retrait au Bancontact chez ING !

ING ouvre-t-elle la porte, dès le 1er janvier 2012, à une hausse tarifaire généralisée à l’échelle du secteur bancaire ? On peut en tout cas le craindre…

Le passage à l’euro a certainement chloroformé la réactivité de nombreux consommateurs vis-à-vis des hausses de prix, c’est un fait. Mais s’il est une hausse tarifaire qui risque de ne pas passer inaperçue dès le 1er janvier prochain, c’est bien celle des frais qui seront désormais réclamés par (déjà) ING Banque Belgique pour les retraits d’argent à d’autres appareils que ses propres self-bank. A ce niveau, et après épuisement du volume d’opérations comprises dans les « packages » (36 ou 100 opérations, selon le type de compte), ce n’est pas moins de 0,50 euros que l’ex-BBL réclamera désormais à ses clients par retrait d’argent à un appareil Bancontact/Mister Cash ou à un automate d’une autre institution financière et ce, tant en Belgique qu’à l’étranger.

Dans la foulée, ING Banque Belgique réclamera aussi 7,26 euros (soir l’équivalent de 293 francs belges) pour chaque constat de défaut de provision en compte (domiciliation refusée, ordre permanent non exécuté,…) et par « virement papier et/ou guichet ». Côté intérêts débiteurs sur les comptes à vue, il faudra aussi faire avec un 12,45 % contre un taux créditeur de 0,05 % – autant dire rien – et seulement si l’avoir moyen dépasse 2 500 euros. Bref, ING Banque ne fera pas dans la dentelle pour dégager des marges, d’autant que tout ceci s’inscrit dans la poursuite de la logique de réduction du nombre de guichets, au sein d’un nombre d’agences lui aussi en constante diminution…

Un précédent ?

Si ING, qui est la seule grande banque belge à ne pas avoir été soutenue à bouts de bras par les pouvoirs publics, prend une telle initiative, on peut penser que d’autres, telles Dexia, KBC ou BNP-Paribas Fortis, suivront. Un pas que Jean-Michel Cappoen, secrétaire général du Setca, en charge du secteur bancaire, s’attend à voir franchi. « Ça a toujours fonctionné comme ça : une se lance, les autres finissent par suivre, prévient-il. Si, techniquement, je comprends la nécessité, pour les groupes bancaires, de renforcer leurs fonds propres, tant pour se mettre au diapason des normes internationales dites de « Bâle III » que pour faire face à des situations de défaut de paiement (comme c’est le cas de la Grèce), je me pose cependant la question de savoir si l’effort doit d’abord être porté – et à ce point – par les plus modestes d’entre nous. Il n’est pas normal que ce soient ceux qui ont le moins de moyens qui soient finalement ceux qui payent le plus ! Il reviendra par conséquent à la FMSA (ex-CBFA) d’user des prérogatives qui lui ont été confiées en 2008 en matière de protection des consommateurs et, dans la foulée, de se positionner clairement sur la question de savoir si l’importance de tels frais se justifie. En tout cas, avec cette manière de faire, nous nous écartons nettement du modèle ‘une banque pour tous’. » Une seule certitude, dans cette perspective : chaque euro en plus payé par les clients en frais bancaire allégera, après impôts, la note que devraient payer les actionnaires pour renforcer la solidité des banques….

J.-M. D.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire