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30 ans de réclusion pour Els Clottemans

La cour d’assises de Tongres a condamné Els Clottemans, 26 ans, à 30 ans de réclusion pour l’assassinat de Els Van Doren, 38 ans, par sabotage de son parachute.

Dans leur motivation, la cour et le jury retiennent comme circonstance atténuante la personnalité fortement perturbée de Els Clottemans, qui nécessite un accompagnement intense. La motivation de l’arrêt relève aussi que l’intéressée a déjà entamé d’elle-même une thérapie.

Selon la cour et le jury, les faits sont particulièrement graves et horribles, notamment par l’exécution sans pitié de l’assassinat. Els Van Doren a dû voir arriver sa fin prochaine en pleine conscience, souligne la motivation de l’arrêt. Dans les faits, la cour ne retient aucune circonstance atténuante.

Els Clottemans a écouté avec résignation la lecture de l’arrêt par le président Michel Jordens. Elle a pris connaissance de la peine sans sourciller, avant d’être emmenée. Elle dispose de 14 jours pour se pourvoir éventuellement en Cour de cassation.

« Content d’avoir évité la perpétuité »

Vic Van Aelst, l’avocat d’Els Clottemans, estime positif le fait que la cour et le jury aient tenu compte de la personnalité perturbée de sa cliente. « Je suis content qu’elle soit condamnée à trente ans et pas à perpétuité », a-t-il expliqué. « Psychologiquement, c’est important de pouvoir mettre un chiffre derrière une peine. »

Selon son avocat, Els Clottemans continue de clamer son innocence. « Elle va maintenant devoir apprendre à accepter sa peine. J’apprécie particulièrement qu’on ait tenu compte de sa personnalité. Elle a en effet un problème sur lequel elle va devoir se pencher. Je pense que c’est une consolation pour elle de ne pas être enfermée à vie. »

Après l’accomplissement d’un tiers de sa peine (9,5 ans d’après son avocat), Els Clottemans pourra demander sa libération conditionnelle au tribunal d’application des peines.

Vic Van Aelst va encourager Els Clottemans à continuer le traitement de ses problèmes psychiques. Il va aussi demander à sa cliente si elle est prête à revoir son point de vue sur sa culpabilité.

« Je n’ai jamais été aussi fatigué après un procès d’assises. Je vais maintenant me reposer, m’occuper de mes faisans et ne plus penser à l’affaire Clottemans. J’aurais aimé mieux travailler avec les médias. Il est grand temps d’établir de nouvelles règles sur la relation avec la presse dans les procès d’assises », a conclu Vic Van Aelst.

« Envisager un pourvoi en cassation avec ma cliente »

Vic Van Aelst, l’avocat d’Els Clottemans a déclaré jeudi qu’il envisagera avec sa cliente la possibilité d’un pourvoi en cassation. « Je vais d’abord me reposer », a-t-il expliqué.

« Nous avons quinze jours pour faire appel. Si nous prenons la décision de le faire, j’engagerai un spécialiste en la matière. » Peu après avoir appris sa peine, Els Clottemans a éclaté en sanglots, a dévoilé son autre avocate, atrien Van der Straeten. « Je pense que le poids est plus lourd à porter une fois que la peine a été effectivement prononcée », a-t-elle expliqué.

De son côté, Jef Vermassen, avocat de la famille de la victime, a expliqué que pour ses clients l’essentiel était la culpabilité, pas la peine. « Ils ne sont pas rancuniers, ils ne sont pas dans un esprit de vengeance », a-t-il déclaré. « Un verdict d’acquittement aurait été une catastrophe. Si cela avait été le cas, on aurait dû appeler l’ambulance pour les enfants, Karol et Vincent. » D’après Me Vermassen, Karol a rajeuni de cinq ans à la fin du procès. « Elle a enfin la paix. Elle a quitté la salle avec la conviction qu’il y avait une justice. Cette décision est un baume sur une âme meurtrie. Le processus de reconstruction peut commencer ».

L’avocat a souligné l’importance du fait qu’il ne s’agissait pas d’un suicide et que le mari de la victime, Jan De Wilde, et sa fille Karol ne pouvaient pas être les coupables.

Le Vif.be, avec Belga

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