Parmi les nouvelles forêts identifiées, celle de Pilbara, en Australie. © EGMONT STRIGL/BELGAIMAGE

2017, l’année de grandes découvertes scientifiques belges

Mélanie Geelkens
Mélanie Geelkens Journaliste, responsable éditoriale du Vif.be

Le point commun entre sept nouvelles exoplanètes, 500 hectares de forêts insoupçonnés et une molécule stoppant la généralisation du cancer ? Toutes sont des découvertes belges qui ont fait le tour du monde en 2017.

Oufti ! Un Liégeois dans la liste du Time Magazine des cent personnes les plus influentes dans le monde ! 2017, année du smoking et du tapis rouge pour Michaël Gillon. Ça change des télescopes et de son étroit bureau de l’ULiège. La rançon de la gloire, lorsqu’on révèle l’existence de sept exoplanètes orbitant autour d’une même étoile. Il y a peut-être de la vie ailleurs, quelque part à 39 années-lumière de la Terre… Depuis cette publication dans la revue Nature, en février, seuls les extraterrestres n’ont pas (encore ?) interviewé le scientifique à propos de ce système baptisé  » Trappist « . Belgium attitude.

La recherche scientifique en Fédération Wallonie-Bruxelles a beau ne pas rouler sur l’or, elle a accouché cette année (encore) de plusieurs résultats au retentissement mondial. Comme ceux de Jean-François Bastin, dévoilés en mai dans Science. Le chercheur de l’ULB et collaborateur de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) a su manier les données satellites mises à disposition par Google pour identifier 400 à 500 millions d’hectares de forêts arides jusqu’ici insoupçonnés. La planète est donc plus verte qu’imaginé (9 % de forêts supplémentaires sortent ainsi de l’ombre, soit l’équivalent de la forêt amazonienne) et c’est tant mieux : voilà de nouvelles zones où réaliser des opérations de reforestation, donc lutter contre le réchauffement climatique et la désertification.

L’ULBiste Cédric Blanpain et ses confrères de la KULeuven ont, eux, identifié en octobre, l’origine moléculaire du mélanome, la forme la plus mortelle du cancer de la peau, ce qui laisse entrevoir la possibilité, à terme, d’élaborer des traitements préventifs. Tandis que Pierre Sonveaux (UCL) a récidivé : après avoir découvert en 2013 la molécule  » mitoQ « , capable d’empêcher la propagation des métastases, donc d’éviter la généralisation du cancer, il a dévoilé début décembre l’existence d’une deuxième molécule aux propriétés similaires provenant d’une liane indonésienne, baptisée la  » catéchine : lysine 1 : 2 « . Un médicament humain – s’il se met au point un jour – n’est pas à espérer avant cinq à dix ans, mais cette nouvelle avancée double les chances d’y parvenir.

Imaginez de quoi serait capable la recherche scientifique francophone si elle n’était pas si désargentée…

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