Nouveau rebondissement dans l'affaire des tueurs du Brabant, Christian Bonkoffsky serait "le géant". © SDP

2017, année faste en révélations sur les tueurs du Brabant

Pierre Havaux
Pierre Havaux Journaliste au Vif

Confession d’un ex-gendarme, pêche d’armes, témoignages anonymes. L’enquête sur les tueurs du Brabant aura été gâtée en tuyaux. Tous crevés ?

Plus de trente ans de cavale. De quoi désespérer de pouvoir mettre des visages et des noms sur une équipée sauvage qui fit 28 morts et sema la terreur dans des supermarchés entre 1982 et 1985. On croyait l’enquête en panne d’éléments qui puissent relancer l’une ou l’autre piste. Elle aura été servie en 2017, année faste en révélations. La plus décoiffante d’entre elles inaugure la série, à l’automne : le tristement célèbre  » géant  » de la bande des tueurs du Brabant est passé aux aveux. Il s’appelait Christiaan Bonkoffsky, avait été gendarme au sein du groupe d’élite Diane, il se distinguait par sa haute taille. Imparfait de rigueur : ce grand gaillard est mort en 2015. Mais son frère dit avoir recueilli sa confession juste avant. Le géant autoproclamé tueur ne sort pourtant pas du néant : il avait déjà fait l’objet d’investigations voici quinze ans, sans résultats apparents.

Nouveau rebondissement dans l'affaire des tueurs du Brabant, Christian Bonkoffsky serait
Nouveau rebondissement dans l’affaire des tueurs du Brabant, Christian Bonkoffsky serait « le géant ».© SDP

Mais un rebondissement chasse l’autre. Voilà que de jeunes amateurs de chasse au trésor dans le canal de Ronquières ramènent à la surface ce qui a tout l’air de précieux indices : un revolver, un riot-gun (l’arme fétiche des tueurs), des cartouches et deux coffres métalliques rouillés, estampillés  » Gendarmerie – Rijkswacht « . On tombe des nues. On n’est pourtant pas au bout des coups de théâtre. Un journaliste annonce dans la foulée avoir retrouvé le vieux carnet d’adresses et de numéros de téléphone du  » géant  » décédé, dans sa caravane abandonnée.

Entre-temps, un avocat vedette en Flandre, Jef Vermassen, ne ménage plus sa peine pour faire savoir, sur fond de promotion de son livre, qu’il alimente les enquêteurs en  » tuyaux en or  » capables d’élucider enfin le mystère.

L’étau paraît se resserrer sur l’ex-gendarmerie, éternel suspect dans la saga des tueurs du Brabant, et que tout accuse sur foi de ces éléments sensationnels. Enfin, on brûle ? Jusqu’à preuve du contraire, on se calme. Car ces rebondissements à répétition, au mieux attendent un début de concrétisation, au pire se sont rapidement dégonflés.

2017, année chahutée, se clôture pourtant par une note d’espoir. C’est le haut magistrat qui supervise l’enquête qui la délivre. Christian De Valkeneer, procureur général de Liège, veut y croire, plus que jamais. Se dit convaincu que des langues sont prêtes à se délier. Et ne désespère pas que parmi les centaines d’informations récoltées depuis peu repose la clé de l’énigme.

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