Charles Michel. © Belga

2015, l’année des souffrances

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Non, le gouvernement Michel ne devrait pas tomber. Oui, le dialogue social devrait reprendre dans la douleur. Mais dans un contexte morose, sans croissance et avec les premiers effets de la rigueur budgétaire, les Belges devront faire le gros dos.

Après une cuvée 2014 gorgée de tensions politiques et sociales, 2015 devrait être l’année de la rédemption, du dialogue retrouvé et de la mise en place effective de la « nouvelle Belgique » issue de la sixième réforme de l’Etat et des élections fédérales et régionales du 25 mai. Ne rêvons pas, toutefois : les bras de fer et autres séances de musculation resteront permanentes dans un contexte économique et social très difficile, avec l’entrée en vigueur des premières mesures des gouvernements Michel, Magnette et Vervoort. Pour baliser l’année politique à venir, les réponses à dix questions cruciales publiées dans Le Vif/L’Express de cette semaine dessinent ce que pourrait être 2015 En voici un avant-goût. Avec une certitude : préparez-vous à faire le gros dos…

Le gouvernement Michel peut-il tomber ?

Après des débuts chaotiques, sous les coups de boutoir d’une opposition démontée au Parlement, le Premier ministre Charles Michel (MR) a tenté de reprendre la main fin décembre, invitant les membres de sa majorité à davantage de réserve dans leurs expressions publiques. En vain, tant la « culture du débat » semble intrinsèque à la suédoise. Y a-t-il pour autant péril en la demeure tant les divergences sont par moment aiguës entre l’axe de droite N-VA-Open VLD et un CD&V plus à gauche, avec le MR pour arbitre ? « Je ne pense pas que ce gouvernement tombera, affirme fermement Nicolas Bouteca, politologue à l’université de Gand. Le stress test aura lieu en mars avec la réforme fiscale, le contrôle budgétaire et la concertation sociale, les trois dossiers étant liés. Mais personne n’a un intérêt rationnel à provoquer une crise. Cela arrive en général quand un parti sent qu’il pourrait en retirer des voix supplémentaires, ce qui n’est pas le cas ici. D’ailleurs, même l’opposition ne s’y prépare pas, elle demande simplement une autre politique. En outre, je ne vois aucune alternative évidente, cela ouvrirait une longue crise dont nous n’avons pas besoin… »

Les quatre partis de la coalition ont exprimé leur souhait d’aller jusqu’au bout de la législature, en 2019, avec l’espoir de récolter les fruits de leur politique de rigueur. 2015 ne sera donc qu’une étape de souffrances vers le renouveau. « Ce ne sera pas une épreuve de vérité au sens strict, mais un moment important, potentiellement difficile à gérer vu que chaque partenaire se positionne fort, estime Pascal Delwit, politologue à l’ULB. Il y a eu, fin 2014, la sortie fiscale de Didier Reynders, les propos de Kris Peeters contre la N-VA, la crispation de l’Open VLD… Je vois ce début d’année comme un moment décisif pour la majorité parce qu’il renforcera sa cohésion ou amorcera sa destruction, selon la manière dont les débats budgétaires et fiscaux vont se dérouler.

A lire cette semaine dans Le Vif/L’Express.

La colère de la rue va-t-elle s’estomper ?

Une VRAIE concertation sociale peut-elle reprendre ?

Va-t-on décider une réforme fiscale ?

La croissance économique sera-t-elle enfin au rendez-vous?

MR et PS vont-ils renouer le dialogue ?

Le portefeuille des citoyens sera-t-il touché ?

La Wallonie prendra-t-elle enfin la mesure de son autonomie ?

Elio Di Rupo profitera-t-il de la vague Mons 2015 ?

Bruxelles existera-t-elle enfin dans le débat belge ?

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